Les Animaux de lumière : Faire rêver pour sensibiliser

Pour la 2e année de suite, à Pont-Scorff (56), le parc des Terres de Nataé organise son festival des Animaux de lumière. Jusqu’au 5 janvier 2025, les visiteurs pourront assister à un spectacle féerique au milieu d’une soixantaine de structures illuminées.

animaux de lumière aux terres de nataé - Illustration Les Animaux de lumière : Faire rêver pour sensibiliser
Certaines structures mesurent plusieurs mètres de long. | © Paysan Breton

Entre chien et loup, les Terres de Nataé s’illuminent. Dans le silence de la nuit, les allées du parc sont baignées d’une lueur douce émanant des structures éclairées de l’intérieur. Ces silhouettes animales et végétales prennent vie, leurs contours illuminés projetant des ombres dansantes sur le sol. À la manière de gardiens lumineux, elles veillent sur les visiteurs, tout en leur racontant une histoire. Avec un avant-goût de la magie de Noël, le parc devient un véritable rêve éveillé, une invitation à explorer et à découvrir les secrets cachés dans ce sanctuaire vivant.

La biodiversité s’effrite aussi en Bretagne

Sensibiliser les visiteurs

« Cette année, nous avons choisi le thème des espèces disparues et menacées », indique Valy Gourdon, responsable communication des Terres de Nataé. « Cela s’inscrit parfaitement dans l’âme du parc, qui souhaite sensibiliser le public à la cause animale et protéger les espèces en danger. » En effet, sur les 120 espèces et les 350 animaux accueillis sur le site, certains sont classés en danger critique par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Parmi eux, on retrouve le vison d’Europe, le cacatoès soufré ou encore la tortue étoilée de Birmanie. « Nous avons aussi recueilli des macaques de laboratoire ainsi que deux tigresses de cirque, suite à la loi interdisant leur présence dans les spectacles itinérants à partir de 2028 », ajoute Valy Gourdon.

animaux de lumière aux terres de nataé
Les visiteurs évoluent au milieu de dinosaures, d’animaux et de plantes multicolores.

Des tissus peints à la main

Les différentes structures sont faites d’acier et sont recouvertes d’un tissu peint à la main. Certaines sont même motorisées, dotant ainsi l’animal d’un battement d’ailes ou d’un claquement de mâchoires. « Nous travaillons avec une entreprise chinoise spécialisée dans ce genre de festival », précise Valy Gourdon. « Ils ont par exemple collaboré avec le Jardin des plantes de Paris ou le zoo de Cologne, en Allemagne. Ici, à Pont-Scorff, c’est leur première fois hors capitale ou grande ville. Nous sommes fiers de les avoir fait venir dans nos territoires bretons. » Représentant la faune, mais aussi la flore, certaines de ces structures mesurent 5 à 6 mètres de hauteur et quelques saynètes s’étendent sur 10 mètres de large. « Il a fallu un bon mois pour tout installer », précise la responsable communication. Une fois la nuit tombée, on pourra alors côtoyer ptérodactyles, orangs-outans, dodos ou encore éléphants. Le parcours illuminé s’étend sur 1,5 km, nécessitant 1 à 1,5 heure de balade pour en profiter pleinement. « Il y a des animaux qui ne rentrent pas la nuit », explique la salariée du parc. « Cela permet aussi de les découvrir dans une autre ambiance, plus tamisée et intime ». Dans leurs enclos, les animaux lumineux éclairent ainsi leurs semblables bien vivants, faisant chatoyer leur fourrure ou irisant leur plumage. Au détour d’un chemin, les visiteurs pourront également entendre le hurlement d’un loup ou le barrissement d’un éléphant.

animaux de lumière aux terres de nataé
Chaque tissu a été peint à la main.

Le macareux est menacé

« Ces structures voyagent dans le monde entier », déclare Valy Gourdon. « Nous avons donc des représentations d’espèces menacées issues des quatre coins du globe. Cependant, nous voulions aussi faire passer le message que la biodiversité s’effritait aussi en Bretagne. » Ainsi, cette année, un animal lumineux a été fabriqué spécialement pour les Terres de Nataé. Il s’agit du macareux moine, dont la dernière colonie française se trouve dans l’archipel des Sept-Îles, dans les Côtes d’Armor. La région compte aujourd’hui moins de 200 couples, contre 10 000 en 1950.

Alexis Jamet

animaux de lumière aux terres de nataé
Les deux macareux ont été conçus spécialement pour les Terres de Nataé.

Une aide agricole locale

Les Terres de Nataé travaillent tout au long de l’année avec une dizaine d’agriculteurs voisins. Cette collaboration se fait essentiellement pour du pompage, de l’épandage et de la culture de fourrage, comme du foin et de la luzerne, pour l’alimentation de certaines espèces. Une quinzaine d’hectares sont ainsi consacrés au parc animalier. « Cela permet également à nos restaurants d’être fournis en œufs et lait locaux », ajoute Valy Gourdon. « De plus, nos agriculteurs partenaires disposent de machines très utiles pour certains travaux dans les espaces des animaux, pour la gestion du bois ou encore pour la manutention. Je tiens également à souligner que lors de la tempête Ciaran, il y a un an, nous n’aurions pas pu rouvrir le parc sous 15 jours sans l’aide des bénévoles mais également des agriculteurs locaux qui ont été d’un soutien incroyable. »


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article