La rénovation des anciens poulaillers de Benoît Rannou a été l’occasion pour l’éleveur de la SARL Goarem Milin à Saint-Coulitz (29) de réfléchir à un système de chauffage complémentaire, mais surtout de gagner en temps de travail et de diminuer ses charges de mécanisation. Lors de ces travaux, le sol en terre battue a laissé sa place à du béton. Quand il fallait « une journée entière à 2 personnes pour préparer la litière de paille, je mets aujourd’hui, tout seul, 2 heures pour mes 4 bâtiments », chiffre-t-il. Le Finistérien a changé la matière première de sa litière en substituant de la sciure de bois, achetée dans une scierie voisine à la paille et aux granulés de paille. Un godet Multispread de chez Émily de 3,4 m3 de volume permet d’étaler efficacement cette matière.
Avant de recevoir le béton, une préparation du sol par une entreprise de terrassement a été effectuée pour rendre la surface des poulaillers parfaitement plane. Par la suite, « nous avons déroulé un film polyane, mis à hauteur les regards puis posé les plaques d’isolant de 4 cm d’épaisseur. Chaque plaque a été scotchée pour qu’il n’y ait pas d’interstices. Enfin, les tuyaux de chauffage ont été agrafés avant que la dalle ne soit coulée ». Ce réseau de tubes PER a été déroulé uniquement sous les pipettes et entre chaque rangée de pipettes. Le procédé « est simple à poser, cela vaut le coup de le faire ». Le site dispose désormais de 3 bâtiments rénovés de 1 200 m2 chacun et avec plancher chauffant, et d’un nouvel édifice construit en 2018 de 1 300 m2, non isolé au sol.
Moins de temps de chauffe
À chaque plancher chauffant sa chaudière gaz. Par bâtiment, l’éleveur a investi environ 15 000 € en comptant les tuyaux de chauffage et la chaudière. Chaque réseau de chauffage mesure 60 à 70 m de long, « la chaleur vient du sol, les animaux sont mieux répartis ». À titre de comparaison, quand il faut 4 jours pour mettre en chauffe le poulailler non isolé au sol avec des canons CBX à combustion externe avant de recevoir les poussins, 2 jours suffisent avec une dalle chauffante, qui vient en complément de canons à gaz. Aussi, « c’est un système où de l’eau glycolée circule, si bien que c’est un système ouvert : on peut changer facilement son appareil de production de chaleur ».
Indépendante, chaque chaudière, désolidarisée de l’Avitouch, régule seule sa température d’eau. « Je démarre avec une consigne de 40 °C avant de descendre à 35 °C ».
Fanch Paranthoën
Une meilleure répartition des animaux et de la chaleur
Depuis la mise en place de ces tubes chauffants, « la litière est plus sèche sous les pipettes. Un des poulaillers est équipé d’abreuvoirs Lubing, avec gobelets, les autres disposent de pipettes automatiques Ziggity qui, avec le temps, laissent échapper des gouttes d’eau. Le plancher chauffant donne un coup de main pour assécher ces endroits », apprécie-t-il. Côté organisation du travail, les longs réglages de la hauteur des lignes de pipettes sont un lointain souvenir. Désormais, « il n’y a quasiment plus de vagues dans les lignes. Aussi, les poulaillers sont beaucoup plus faciles à vider et je n’ai plus de ténébrions, qui se développent dans la paille » conclut-il.