« Les écarts de résultats entre élevages laitiers atteignent des sommets »

Après 4 années de baisse, la collecte, de janvier à août, s’accroît de 1 % en Morbihan (1,2 % en Bretagne). La volaille de chair souffre malgré une demande dynamique.

Vaches en logettes - Illustration « Les écarts de résultats entre élevages laitiers atteignent des sommets »
Les charges de structure expliquent en grande partie les différences de résultats entre élevages laitiers.

La collecte laitière se redresse par rapport à 2023 mais reste bien en deçà de 2022 (-2,4 %), selon les données présentées, à la session de la Chambre d’agriculture, par Arnaud Haye, du service économie. Les conditions météo favorables à la pousse de l’herbe y sont pour beaucoup. Le prix se maintient à un bon niveau et « devrait augmenter de 5 € pour 1 000 L en fin d’année ». Le prix du beurre atteint des records, à 7 540 €/tonne. « Les résultats comptables sont satisfaisants sur les deux dernières années, mais les écarts de performances entre élevages atteignent des sommets », précise un responsable de centre de gestion présent dans la salle. « Le niveau d’investissements et les charges de structure expliquent ces différences ». Le contexte sanitaire est incertain. La MHE et la FCO impactent déjà la collecte dans le Nord-Est et se rapprochent de la région. Le mauvais signal donné par Lactalis inquiète également la profession. 450 millions de litres ne seront plus collectées par la laiterie d’ici 2030. Essentiellement dans l’est de la France et en Vendée. La Bretagne est touchée en production biologique (50 % de lait bio collecté par Lactalis est vendu en conventionnel) ; 26 producteurs devront cesser la production, trouver une autre laiterie ou livrer en conventionnel.

Abattages de volailles en berne

La volaille de chair vit un moment difficile malgré une consommation française particulièrement dynamique : 11,6 % de hausse sur un an. Les abattages français suivent et s’envolent de 15,5 % sur la même période. Les abattages bretons sont, par contre, en berne, avec seulement 1,3 % d’augmentation. « La région est positionnée sur les marchés de la restauration hors domicile et sur les produits élaborés, fortement concurrencée par les produits étrangers à bas prix », indique le conseiller de la Chambre. Là encore, le risque sanitaire assombrit un peu plus le décor, avec des cas d’influenza aviaire détectés à Évellys, Moréac et Noyal-Muzillac. La France est classée en risque élevé depuis le 9 novembre dernier. Un peu tard, pour certains élus professionnels. « Cette date était calée sur la période de migration de la faune sauvage et des mesures spécifiques ont été prises, plus tôt, sur la zone côtière », répond l’Administration. En poules pondeuses, les prix sont volatils, actuellement à la hausse depuis septembre : + 10 % en œufs coquille et stable en ovoproduits, par rapport à une moyenne sur 3 ans.

La fin d’une bonne période en porc ?

Les producteurs de porc obtiennent de bons résultats comptables sur les deux dernières années. Une période trop courte pour espérer rattraper le retard d’investissements de modernisation des élevages. Les abattages bretons retrouvent le chemin de la croissance, avec 3,2 % de tonnes supplémentaires sur les 8 premiers mois de 2024. Depuis l’été dernier, les prix payés aux producteurs sont en baisse plus marquée que dans les autres pays européens. La cotation est passée de 2,13 à 1,70 €/kg, soit une perte de 43 cts/kg de carcasse. Le prix de l’aliment demeure bien supérieur à la période antérieure à la guerre en Ukraine. Comme en bovin et en volaille, le sanitaire constitue une épée de Damoclès ; le virus de la peste porcine africaine est aux frontières du pays.

Bernard Laurent

Moins de surface de légumes pour l’industrie l’an prochain

Les conditions météo ont décalé les récoltes de pois et de haricots. Malgré l’abandon de 10 % des surfaces, le volume prévisionnel n’est inférieur que de 4 % au prévisionnel en pois et 6 % en haricots. « Il y a beaucoup de stocks en Europe », indique Bruno Hautefeuille, élu à la Chambre. « Les surfaces annoncées pour 2025 sont à la baisse et la demande devrait l’être également malgré les recommandations nutritionnelles ». Les prix à la consommation restent élevés, en surgelés (+ 5 % sur un an) et en conserve. Les grandes cultures, affectées par la météo, enregistrent des rendements historiquement bas. Les marges brutes en céréales sont en baisse de 5 à 15 % par rapport à la moyenne sur dix ans.


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