Les fruits orange se ramassent à la main

Le Gaec de Kermarquer cultive des potimarrons depuis 3 ans, à Glomel (22). Une culture qui plaît à Nicolas Jan, un des associés, car cette courge apporte de la diversité à la rotation.

Nicolas Jan avec des potimarrons dans les mains. - Illustration Les fruits orange se ramassent à la main
Nicolas Jan est associé avec son père Michel à Glomel (22). | © Paysan Breton FP

Les caissons bien remplis attendent sur le bord de la parcelle d’être livrés chez Ardo, entreprise qui dispose d’un site spécialisé à Gourin (56) dans la surgélation de légumes, de fruits et d’herbes. À l’intérieur, une partie de la récolte en cours de potimarrons. « Nous avons semé 4 ha cette année », détaille Nicolas Jan, associé avec son père Michel à Glomel (22). Ces surfaces viennent compléter un assolement riche composé de céréales, de maïs, de petits pois, de flageolets et de plants de pomme de terre sur 170 ha. Sur la ferme, de l’herbe sert aussi à nourrir les 60 vaches laitières et les 20 limousines. Cette culture donnant des fruits ronds « me plaît, même si les phases de semis et de récoltes demandent beaucoup de travail : il m’a fallu un peu moins d’une semaine pour préparer 4 ha avant l’implantation ». Après les Saints de glace, les graines ont été semées grâce à une planteuse-semeuse, dans un sol au préalable préparé et recouvert d’un film biodégradable sur chaque planche. « Sans cette bâche, impossible de réussir, il n’y a ici pas assez de chaleur, les fruits resteraient petits ». Quatre à cinq binages entre ces bâches permettent de garder les parcelles propres, les attaques d’oïdium sont contrecarrées par des pulvérisations d’oligo-éléments, comme du bore ou du soufre, qui favorise au passage la photosynthèse de la plante. Semés à 9 000 graines/ha, ces potimarrons de variété Orange Summer donnent chacun 3 à 4 fruits ; le rendement s’établit entre 25 et 30 t les bonnes années. Des bandes fleuries ont été semées autour des champs pour attirer les pollinisateurs, chaque plant émettant des fleurs mâles et femelles. « J’apprécie les moutardes, qui gardent le sol propre, attirent les auxiliaires et sont faciles à détruire ».

La récolte est flexible, les fruits se conservent très bien

La main-d’œuvre, le facteur clé

Toute la récolte est manuelle, « il faut compter une quinzaine de personnes pour ramasser à la main 1,5 ha par jour », chiffre-t-il au sujet du besoin en personnel, qui est couvert par la coopérative Eureden. Quand les premiers opérateurs cassent les queues des fruits, les seconds les ramassent pour les mettre dans un godet, qui charge enfin le caisson.

Mais la récolte est flexible, les potimarrons « peuvent rester quelque temps dans les caissons, ils se conservent très bien. Il n’y a pas de déchets car tout est déjà trié au champ ».

Et le Costarmoricain de conclure que « c’est une culture qui dépend fortement de la main-d’œuvre disponible. Sans cette main-d’œuvre, nous serions contraints d’arrêter. C’est dommage, produire des potimarrons est rémunérateur ».

Fanch Paranthoën

Un excellent précédent

Avant le semis, des analyses de sol sont effectuées. « Le potimarron est une plante qui pompe tous les éléments du sol », note le producteur. Ces analyses évitent de se retrouver avec de la marchandise déclassée à l’usine. Cette année et après la récolte, un blé sera cultivé dans les terres après cette courge, « qui est un excellent précédent. Le passage d’un outil à disques viendra aider le film biodégradable à se défaire, puis un labour terminera le travail du sol avant le semis de la céréale ».


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