La création d’un préau de 480 m2 pour un poulailler existant de 1 200 m2 permet de diminuer la densité en vue d’améliorer le bien-être animal pour répondre à de nouveaux marchés.
La coopérative Eureden poursuit le développement de la production de dinde avec préau. « Nous avons déjà 7 poulaillers qui sont équipés de préaux, d’ici la fin de l’année nous serons à 10. L’objectif est d’accélérer le développement pour atteindre 40 bâtiments équipés de préaux d’ici à 2025 », livre Jean-Marc Le Trionnaire, responsable adhérents et installations chez Eureden. Les représentant de la coopérative sont convaincus que ce type de démarche à un intérêt économique pour tous les maillons de la filière. « Cela reste malgré tout une niche et si nous arrivons à 15 % des volumes élevés ainsi ça sera bien. »
Passage du poulet à la dinde
Nicolas Meilleur et Tristan Quinio ont présenté leur préau de 480 m2, prolongement du poulailler de 1 200 m2 lors d’une porte ouverte sur leur élevage situé à Plumieux (22) le 24 octobre. « Je me suis installé en 2013 avec mes parents sur une exploitation mixte lait et volaille. En 2018, mon père est parti en retraite j’ai alors cessé la production laitière pour créer un atelier allaitant en race Limousine. En 2022, lorsque ma mère est partie à la retraite mon collègue Nicolas Meilleur m’a rejoint sur l’exploitation », retrace Tristan Quinio. Le poulailler était jusqu’alors plutôt spécialisé en production de poulet sexé. L’opportunité de créer un préau a séduit les 2 éleveurs permettant de s’orienter vers la production de dinde axée sur bien-être animal. Le préau fait 6 m de large sur 80 m de long. Il est équipé d’un filet brise-vent s’ouvrant du haut vers le bas.
Entre 250 et 300 €/m2 d’investissement pour le préau
« En routine, nous alternerons des lots de dinde bronzée et de dinde blanche. Pour la dinde bronzée on est à une densité de 5,7 animaux/m2 qui descend à 4,1 animaux/m2 uns fois le préau accessible soit à partir de 6 semaines d’âge. En dinde blanche la densité est de 8 dindes/m2 au démarrage qui descend à 5,8 dindes/m2 préau ouvert », indique Jean-Marc Le Trionnaire. Outre le changement des chaînes d’alimentation et des lignes d’abreuvement liées au passage du poulet à la dinde, les éleveurs ont effectué quelques modifications sur le bâtiment. « Nous avons installé de grandes fenêtres pour respecter le cahier des charges de 3% de la surface au sol en lumière naturelle. La ventilation dynamique a nécessité que l’on change notre trappe d’entrée d’air pour en installer une plus large permettant d’atteindre 135° trappe fermée. L’idée est d’orienter la veine d’air le plus possible vers le plafond car nous allons baisser la dépression en passant de 35 à 15 pascals lorsque le préau est ouvert », expliquent les éleveurs. Ils ont investi 240 000 € dans la rénovation du poulailler. Le préau seul nécessite un investissement compris entre 250 et 300 €/m2 (terrassement compris). « Eureden verse une aide de 40 % pour la construction d’un préau avec un plafond à 115 €/m2. Le prix de reprise des animaux est revalorisé à hauteur de 55 €/tonne, garantit sur 5 ans sur de la dinde bronzée et sans limite de temps pour de la blanche. Le prix de reprise de base est supérieur à de la dinde standard ce qui permet de compenser la baisse de densité », précise Jean-Marc Le Trionnaire.
Nicolas Goualan
4 grandes portes pour accéder au préau
L’accès au préau est assuré par 4 grandes portes équipées de trappes. Ces dernières sont ouvertes à 6 semaines d’âge et les portes à 10 semaines. « L’installation de portes plutôt que des trappes permet de limiter la vitesse d’air au sol lorsque le préau est ouvert et de moins perturber la veine d’air de la ventilation. C’est aussi plus facile pour rentrer les dindes dans le poulailler lors des paillages ou pour les départs », note le responsable Eureden.