Dossier technique

Piloter les arrosages à distance

SARL Roué, Plouigneau (29) - Chez ces horticulteurs, les programmateurs sont commandés depuis le Smartphone pour gérer les phases d’irrigation. Une technologie qui simplifie le travail.

Olivier Roué devant des plantes - Illustration Piloter les arrosages à distance
Olivier Roué, un des associés. | © Paysan Breton FP

Ce sont plus de 900 références différentes de plantes qui poussent sur les 10 ha consacrés à l’horticulture à la SARL Roué, entreprise basée à Plouigneau (29). Gérer la croissance d’une telle diversité de végétaux n’est pas une mince affaire ; le site est composé de 2 ha de plein champ pour 8 ha sous abri. Depuis 2 ans, Olivier Roué, associé avec son frère Thomas, s’est équipé de programmateurs de chez Solem, alimentés par des piles qui pilotent des électrovannes d’irrigation. Depuis leur Smartphone, les gérants et responsables de culture peuvent activer, arrêter, diminuer ou augmenter l’arrosage. Un outil apprécié, « nous avions déjà un pilotage similaire mais filaire auparavant. Il fallait les actionner manuellement, donner des consignes à distance n’était pas possible ». 84 programmateurs répondent désormais aux demandes, simplifiant fortement le travail. Chaque programmateur est capable de piloter un maximum de 6 électrovannes. Les horticulteurs réfléchissent à coupler ces programmateurs à d’autres outils, comme des pluviomètres ou des sondes tensiométriques qui amélioreraient encore l’irrigation. « En arrosant, on a toujours tendance à apporter trop d’eau ». Un pluviomètre à l’intérieur des serres permettrait de stopper les asperseurs quand la quantité demandée est atteinte.

84 programmateurs pilotent
les électrovannes

Récupérer l’eau de drainage

Toutes les plantes sont cultivées sous abri selon leurs besoins en eau. Les doses apportées varient suivant le stade de culture et de l’espèce : il peut y avoir une différence de 20 à 30 % d’arrosage suivant les sujets. Quand certains cultivars demandent de la pluie 2 ou 3 fois par semaine, d’autres sont au régime sec pendant 3 semaines. « Nous avons 2 grandes périodes d’irrigation : de mars à avril et d’août à septembre. C’est à ces 2 moments que nous avons le plus de plantes ». Pour alimenter les asperseurs, les producteurs peuvent compter sur les lagunes construites il y a 50 ans par leurs parents, d’une capacité totale de 15 000 m3, « mais nous n’en utilisons que 1/3 ». Grâce à une légère pente sur les sites sous abris, « nous récupérons 70 % des eaux d’irrigation ». Une station météorologique sert à piloter cette irrigation, qui se fait en fonction de la pluviométrie, du vent, de l’humidité de l’air et de la température. Toutefois, « l’œil humain est primordial pour caler les arrosages ».

Préparer l’avenir

Olivier Roué estime que ce pilotage pourra être encore plus fin à l’avenir ; mais l’autre grand chantier « pourrait être à l’avenir l’interdiction de l’utilisation de la tourbe dans les substrats, il faut s’y préparer. Sans cette tourbe qui est une véritable éponge, on sera obligé d’arroser plus souvent. Les produits de substitution type écorce de pin ou de fibre de bois sont beaucoup plus drainants, ce qui peut entraîner par la même occasion les éléments fertilisants… » Au niveau mondial, « 2,5 % des tourbières sont exploitées. L’horticulture en consomme 20 millions de m3, ce qui représente environ 48 % de volume, le reste sert au chauffage. Nous devrons utiliser à l’avenir des rétenteurs pour économiser l’eau ».

Fanch Paranthoën


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