Dossier technique

Quand l’efficacité naît de la simplicité

SCEA de Chateauneuf, à Pommeret (22) - Sur son atelier laitier, Pascal Sorgniard cherche à valoriser au maximum les 10 ha de prairies avec du pâturage géré en paddocks. Il conserve une bonne part de maïs dans sa ration en ajustant la quantité de correcteur en fonction des saisons.

Pascal Sorgniard, Matthias Beurrier, Laurent Restif - Illustration Quand l’efficacité naît de la simplicité
Pascal Sorgniard, éleveur ; Matthias Beurrier, salarié sur l’élevage ; Laurent Restif, conseiller d’élevage chez Innoval.

Pascal Sorgniard s’est installé en 2011 sur l’exploitation familiale mixte en production laitière et porcine située à Pommeret (22). « J’ai délocalisé la production laitière à Hillion sur un site d’élevage que je loue. Les génisses sont toujours élevées à Pommeret », précise l’éleveur. Le troupeau est composé de 45 vaches dont 40 en production pour 400 000 litres de lait vendu chaque année. Il y a 20 ares par vache d’accessible au pâturage. Depuis 2022, Matthias Beurrier salarié sur l’élevage assure la gestion du troupeau laitier. « Nous avons une grosse part de maïs dans la ration. Au printemps, nous avons 8 kg de maïs ensilage dans la ration et le complément se fait au pâturage. L’été et l’automne, nous passons à 10 kg de maïs + 4 kg d’herbe pâturée + environ 2 kg d’enrubannage qui est en libre-service avec une botte à disposition en bout de cornadis. L’hiver nous passons à 14 kg de maïs + 2 kg d’enrubannage », décrit Pascal Sorgniard.

En 3 ans, la marge sur coût alimentaire a augmenté de 81 €/1000 L.

Arrêt du pâturage de début novembre à la mi-mars

L’ensilage de maïs est distribué au godet désileur après ajout du correcteur azoté. « Je donne 3,5 kg de correcteur l’hiver, 2 kg l’été et 2,5 kg au printemps et à l’automne », précise Matthias Beurrier. Le pâturage est arrêté de début novembre à mi-mars. Ce sont des pâtures de prairies partiellement en zone humide. L’avantage est qu’il y a de l’herbe en quantité même l’été lorsque c’est sec. « Nous sommes sur un système simple avec du maïs ensilage toute l’année et du correcteur ajusté selon les saisons. L’exploitation est en bassin versant algues vertes, ici nous valorisons très bien ces prairies de fond de vallée », explique Laurent Restif, conseiller d’élevage chez Innoval. Et Pascal Sorgniard d’ajouter : « Nous produisons du lait en valorisant ces terres qui ne pourraient pas être cultivées avec autre chose que de l’herbe. » Les 10 ha pâturables sont divisés en 12 paddocks. « Je gère les paddocks au fil avant que je déplace le matin et le soir afin de stimuler les vaches à manger de l’herbe », indique Matthias Beurrier.

Vaches au pâturage
Les laitières valorisent des pâtures de prairies partiellement en zone humide.

Un coût alimentaire à 110 €/1 000 litres

« La conjoncture laitière étant plutôt bonne nous avons cherché à produire un peu plus », confie Pascal Sorgniard. L’éleveur s’est appuyé sur la valorisation des fourrages tout en augmentant la quantité d’aliment de production distribué aux laitières. Sur la période 2021/2022, les vaches étaient en moyenne à 8 300 litres de lait vendu sur la lactation avec 1,25 tonne de concentré. « Nous avons augmenté de 250 kg la quantité d’aliment de production ce qui nous a permis d’atteindre la moyenne de 8 800 litres de lait vendu par vache à ce jour. En moins de 3 ans, nous avons augmenté la production moyenne par vache de 500 litres ce qui prouve que l’on a fait du lait avec les fourrages et pas simplement avec des concentrés », analyse Laurent Restif.

Sur ces 2 dernières années le coût alimentaire est stable à 110 €/1 000 litres avec une moyenne de groupe se situant à 120 €/1 000 litres. Et le conseiller d’élevage de conclure : « L’augmentation de la production par VL a permis de diluer les charges alimentaires supplémentaires. Le coût alimentaire est resté stable. En 3 ans, avec l’augmentation du prix du lait et le maintien du coût alimentaire, la marge sur coût alimentaire (MCA) a augmenté de 81 €/1000 L. »

Nicolas Goualan

Plus de rigueur sanitaire lors de la traite

L’arrivée de Matthias Beurrier comme responsable de l’atelier laitier a rimé avec amélioration de la qualité du lait. « J’ai changé le protocole lors de la traite. Je suis passé à la mousse et au papier pour éliminer les lavettes. J’utilise des gants jetables pour la traite et je m’impose plus de rigueur sanitaire. Je suis passé de 63 mammites par an sur le troupeau à mon arrivée à 15 mammites par an. »


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