Lundi 18 novembre, après l’action à Callac la semaine précédente, près de 300 sympathisants de Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA 22 se sont mobilisés à Lamballe, Dinan et Guingamp. « Le déclencheur de cet appel national concerne les accords commerciaux entre l’UE et les pays du Mercosur. On parle d’importer en Europe 180 000 t de volaille et 90 000 t de viande bovine. De la viande produite avec hormones, farines animales, OGM et antibiotiques dont l’usage est proscrit ici… », s’emportaient des responsables syndicaux. 180 000 t équivaut à la production de 450 poulaillers, expliquait David Labbé, responsable volaille à la FRSEA Bretagne. « Il faudrait 400 poulaillers neufs en France pour espérer récupérer 20 % d’autonomie. Cela signifie que si toutes les importations du Mercosur arrivaient dans l’Hexagone uniquement, les produits français ne représenteraient plus 50 % mais seulement 30 % dans la consommation nationale de volaille. Ce serait la mort de l’aviculture ici », calculait le responsable. « Des filets de poulets brésiliens qui arriveront par la Belgique et la Pologne pour être retravaillés et cachés dans des plats préparés. » Un prix du lait correct en apparence Les agriculteurs n’admettent pas de voir leurs filières mises à mal par des produits ne répondant pas aux normes européennes pour que l’UE obtienne en contrepartie l’accès à des minerais et une baisse des droits de douane pour exporter voitures « allemandes », vêtements, produits chimiques et pharmaceutiques, hélicoptères, avions… « On nous sacrifie comme monnaie d’échange. » Pour illustrer cette inquiétude, des croix blanches ont été plantées sur le rond-point de Kernilien à côté d’un mur de bidons jaunes aux couleurs du Brésil surmonté d’un drapeau européen (voir photo p 5). À Lamballe, des pendus ont été accrochés. À Dinan, devant « un feu de la colère…
« Sacrifiés comme monnaie d’échange »
Près de 300 Costarmoricains ont manifesté, lundi 18 novembre, contre les accords UE - Mercosur et dénoncé le « ras-le-bol » ambiant dans les campagnes.