« Tout était aligné pour que je m’installe ici »

Originaire de Normandie, Jean-Charles Barbier s’est installé au Grand-Fougeray (35) en septembre 2023.

Jean-Charles Barbier et Jean-Michel Drouin dans une stabulation génisses. - Illustration « Tout était aligné pour que je m’installe ici »
Jean-Charles Barbier (à droite) et Jean-Michel Drouin, de la Chambre d’agriculture Bretagne qui l’a accompagné lors de son installation, dans la stabulation génisses.

La passion du lait est dans la famille depuis quelques générations : un grand-père éleveur, un père double actif, avec à chaque fois un atelier de vaches laitières. Venant de Normandie, le père de Jean-Charles Barbier s’est installé sur une ferme finistérienne de 140 ha sur 2 sites. Mais pour 320 000 L, le coût de la mise aux normes et une dimension trop grande pour 1 UTH ont eu raison de l’installation du fils. Alors, ils la vendent et pensent rebondir en en trouvant une autre. Mais 20 ans se seront écoulés avant que l’opportunité ne se présente…

Ça a été un coup de cœur

La ferme de ses rêves

Entre deux, Jean-Charles Barbier a mené sa barque, du simple manœuvre à responsable en logistique et travaux publics. Mais en gardant toujours un œil sur l’agriculture, allant traire de temps en temps chez des amis. Et à 40 ans, c’est le déclic, avec sa fille de 10 ans qui rêve d’avoir une ferme et son propre père qui souhaitait de nouveau partager une activité avec lui. Leur point commun : la vache laitière. Alors, il court rechercher la ferme de ses rêves sur le RDI. Le 23 août, il sélectionnait 7 adresses. La semaine suivante, il visitait la ferme sur laquelle il sera installé un an plus tard. « Ça a été un coup de cœur. » L’affaire était rondement menée car il savait ce qu’il voulait pour concilier sa vie de famille et professionnelle. Les impondérables : ne pas être loin des axes routiers, plutôt au nord d’Ille-et-Vilaine le long de l’A84, pour ne pas trop s’éloigner de la famille, tout en étant à la campagne sans tiers autour, un site avec du potentiel comprenant une maison d’habitation avec 4-5 chambres pour les 3 enfants.Tout en étant hors secteur, l’exploitation au Grand-Fougeray répondait à ces critères. « Les bâtiments évolutifs étaient à 140 m de la maison, 60 ha des 80 ha du parcellaire sont groupés. Le secteur est laitier, c’est à la fois une sécurité pour la collecte et cela apporte de l’entraide et de la solidarité », fortement apprécié depuis l’installation. Et comble du hasard, sa femme a pu se faire muter dans une entreprise à 7 km de l’exploitation.

Le choix de la robotisation

De l’installation avec 450 000 L, le projet a déjà évolué à 665 000 L, avec 60 VL. Avec ses connaissances et ses partenaires, il a bâti son système pour augmenter la production et les taux. Il s’est basé sur un système plus intensif que celui du cédant.

Le projet s’affine aussi en intégrant des adaptations nécessaires face aux imprévus de la première année. Tout d’abord suite à l’incendie du hangar à fourrage et de l’atelier, en avril, l’arrêt d’achat et de stockage de paille s’est posé. L’aire paillée de la stabulation sera donc remplacée par des logettes et matelas à eau. Il va investir aussi dans un robot aspirateur de lisier. Un forage est également au programme.

« Et pour attiser les vaches vers le fourrage, je repousse 6 à 8 fois le maïs sur la table d’alimentation. Pour gagner du temps et en pénibilité, un repousse-fourrage est acheté. »

Un robot de traite viendra ensuite remplacer la salle de traite 2×5 postes fin 2025.

Carole David

Et si c’était à refaire ?

« Si je prends un peu de recul sur mon installation, si c’était à refaire, je referai à 200 % pareil, en recherchant une exploitation sur le RDI », analyse Jean-Charles Barbier. « Bien accompagné par la Chambre d’agriculture, la banque et autres partenaires, j’ai reçu des conseils neutres, me présentant les atouts et les inconvénients de chaque site. » Il aurait pu suivre le stage 21 heures et réaliser son EPI en Normandie. Mais il a réalisé toutes les démarches en Ille-et-Vilaine, pour connaître ses interlocuteurs locaux. « On m’avait proposé un accompagnement cédant-repreneur, je ne l’ai pas pris et je le regrette. Il n’y a pas eu de transition, cela n’est pas forcément facile à vivre pour les deux parties. »

Quinzaine de l’installation-transmission

La Quinzaine de l’installation-transmission pour les futurs cédants et les porteurs de projets, organisée par la Chambre d’agriculture de Bretagne avec le réseau transmission en agriculture, se poursuit, avec les 2 dernières journées d’échange et la présence de 25 partenaires du réseau Transmission. Prochains rendez-vous, de 10 h à 16 h 30 :Mardi 26 novembre à la Chambre d’agriculture de Plérin (22) ;Vendredi 29 novembre à la Salle des Fêtes, Saint-Allouestre (56).Inscription : Anne Dugué, 06 30 69 56 14, ou Emmanuelle Trémel, 07 88 34 56 19.


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