Il y a 4 ans, les associés du Gaec La Cour basé à Combourg (35) ont repris ce site à Saint-Judoce (22) pour y relancer la production porcine. Sur cet élevage de 400 truies naisseur-engraisseur, un tiers des porcs sont engraissés sur place, le reste sur des sites en propre et chez des éleveurs à façon. « La Faf pneumatique était vieillissante. Le projet était de passer en version mécanique pour augmenter le débit et baisser le coût énergétique. Nous avons aussi créé une zone dédiée à la réception des matières premières », explique Stéphane Menot, co-gérant de l’entreprise Émeraude Élevage Équipement qui a réalisé l’installation.
2,7 t/h d’aliment fabriqué
La nouvelle Faf de conception Skiold a été mise en service en mars dernier. La capacité de stockage est de 700 tonnes de matières premières en 7 cellules et de 100 tonnes en 8 silos de produit fini (broyé) pour répondre aux besoins des différents stades physiologiques. « Le chargement des camions pour transporter l’aliment sur les autres sites d’élevage se fait facilement et rapidement », note Stéphane Menot. Le débit en réception de blé, orge ou autres tourteaux de soja et colza est de 100 tonnes/heure. « Avec l’ancienne Faf, je fabriquais environ 1 tonne d’aliment par heure mais cela pouvait tomber à 300 kg/h si les conditions étaient humides du fait du transfert pneumatique, il fallait donc fabriquer tous les jours. Aujourd’hui, je fabrique 2,7 t/h. Cela demande environ une heure de travail lorsque la fabrique est en route et le rythme est de 3 à 4 jours de fabrication d’aliment par semaine », décrit Jean-Marie Chapron, associé du Gaec la Cour en charge de l’exploitation porcine.
Un broyeur à disques silencieux
« Ici notre travail est d’extraire les matières premières des silos via des vis sans fin. L’extraction mécanique permet de multiplier le débit par 4, comparé à un système pneumatique. De plus nous avons un moteur de 1,5 kW contre 15 kW pour du pneumatique », indique Patrick Berthault, technico-commercial Skiold. Chaque matière première est pesée dans une trémie spécifique avant d’être transférée par une vis dans une seconde trémie. « Une vis régulée envoie ensuite la matière vers un broyeur à disques de 30 kW qui débite 2 fois plus qu’un broyeur à marteaux en consommant moins d’énergie. Il est aussi beaucoup plus silencieux et ne dégage pas de poussière. » Après broyage, les matières sont transférées dans une trémie d’attente dans laquelle arrivent les minéraux après pesée. Lorsque la formule est complète, tout est transféré dans une trémie mélangeuse de 1 500 kg de capacité. « L’aliment formulé est ensuite transféré vers les silos ou vers le camion de transport. C’est tout ce process qui nous permet de gagner du temps », conclut Patrick Berthault.
Nicolas Goualan
De 8 000 € à 4 500 €/mois de facture d’électricité
La nouvelle Faf a nécessité un investissement de 380 000 € (fabrique, chargement, transfert, automatisation). « J’ai amélioré la granulométrie et l’homogénéité de l’aliment. Depuis, nous avons gagné 100 grammes de GMQ », livre Jean-Marie Chapron. L’éleveur insiste aussi sur les économies d’électricité : « Quand j’ai repris le site, la facture d’électricité était de 12 000 €/mois. En mettant des lampes régulées, je suis descendu à 8 000 € par mois. Suite à la mise en route de la nouvelle Faf, je tombe à 4 500 €/mois. »