Trouver sa place en travaillant en couple

La répartition du travail genré se retrouve dans tous les domaines de profession mais est particulièrement forte dans les professions où les sphères familiales et professionnelles s’entremêlent. Elle peut être choisie ou subie.

femme devant un tracteur - Illustration Trouver sa place en travaillant en couple
On laisse souvent aux femmes la sphère reproductive (administration, diversification, traite, tâches domestiques et familiales). | © COK House - stock.adobe.com

L’installation est souvent liée à un projet de vie. Malgré la volonté de tendre vers une organisation la plus égalitaire possible, le point commun relevé par les 6 agricultrices enquêtées traite en effet du travail genré. Avoir un ‘vrai’ statut d’exploitante donne confiance, assure l’indépendance, permet de se sentir « essentielle » dans le fonctionnement de l’entreprise. Or, de par le principe de ‘maisonnée exploitante’, la porosité très forte entre les sphères familiale et professionnelle a un impact très net sur l’organisation du travail. « C’est un phénomène social observé qui assigne aux hommes les tâches de la sphère productive (machinisme, culture), classifiées plus valorisantes, et aux femmes la sphère reproductive (administration, diversification, traite, tâches domestiques et familiales) », explique Joséphine Lachasse, ingénieur stagiaire à Agrobio 35 qui a réalisé cette étude pendant son stage de fin d’études. Forte porosité entre les sphères familiale et professionnelle La grossesse, la phase où tout peut basculer « Les agricultrices enquêtées, qu’elles soient arrivées avant, en même temps, ou après leur conjoint, ont toutes exprimé l’impression d’avoir dû ‘prendre leur place’ ou ‘faire leur place’ ». À l’installation, un cadre de travail et une répartition des tâches se créent. Ils se basent sur la complémentarité des rôles et la personnalité de chacun, « mais ils reposent aussi souvent sur des stéréotypes du genre ». Et en travaillant en couple, les tâches domestiques entrent souvent sous ce prisme de la complémentarité… Les enquêtées relatent qu’il faut revenir régulièrement sur ce cadre, « pour veiller à le maintenir en place au fur et à mesure des aléas de la vie et en particulier lors de l’arrivée d’un enfant, période où s’installent de mauvaises habitudes menant souvent à des déséquilibres qui peuvent devenir subis. » Face à ces déséquilibres, plusieurs agricultrices adoptent des stratégies de ‘lâcher…

Cet article est réservé
aux abonnés numériques

Je me connecte

Already a member? Connectez-vous ici

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article