« J’ai dit à la présidente que, dans les conditions actuelles, cet accord n’est pas acceptable par la France et il ne le sera pas », a déclaré avec fermeté le Premier ministre français Michel Barnier à l’issue de son entretien, le 13 novembre à Bruxelles, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Le ‘non’ français À ces propos s’ajoute une tribune transpartisane de plus de 600 parlementaires français (députés, sénateurs, eurodéputés) publiée le12 novembre dans Le Monde et adressée à la présidente von der Leyen. « Nous n’imaginons pas, Madame la Présidente, que vous puissiez prendre l’initiative d’un vote au Conseil et au Parlement (européen, N.D.L.R.) contre l’expression démocratique de la quasi-unanimité des parlementaires français », indiquent-ils face au risque d’une possible séparation du texte entre le volet commercial et politique. Une telle possibilité changerait, en effet, le mode de décision au sein du Conseil de l’UE – de l’unanimité à la majorité qualifiée – rendant la signature du traité de libre-échange moins compliquée. Le vide comblé par la Chine Le camp des pays européens hostiles fera-t-il le poids ? Si la France reste l’épicentre européen de la contestation à l’accord, elle cherche ses soutiens. Après la Pologne, les Pays-Bas, l’Italie a rejoint aussi le 18 novembre le camp des opposants, mettant en avant la nécessité de réciprocité en matière de normes entre les agriculteurs européens et du Mercosur. Quelques jours auparavant, au Parlement européen des Belges ont exprimé de vives inquiétudes et plus particulièrement sur la problématique des fonds de compensation pour les agriculteurs, qui revient à « accepter une concurrence déloyale en achetant le silence des agriculteurs ». De son côté, l’exécutif européen rappelle quant à lui l’importance géopolitique de l’accord : « Si nous ne concluons pas d’accord commercial avec eux, ce vide sera comblé par la Chine ». Un argument souvent mis en avant…
UE/Mercosur : la contestation à l’accord s’organise
En dépit de la volonté de Bruxelles de finaliser les pourparlers commerciaux entre l’UE et le Mercosur, une mobilisation s’active en Europe.