Grâce à la météo, le pâturage est bon cet automne. Si les vaches rentrent en bâtiment la nuit depuis le 15 novembre, elles ont encore la moitié de leur ration au pâturage. Elles consomment 3 à 4 kg d’enrubannage et 3 kg de foin, plus 3 kg de maïs grain pour 18 L produits par vache.
Les autres troupeaux sont au pâturage et au foin. Les génisses à inséminer ont de l’enrubannage. Arnaud Robin sait qu’il pourra continuer à faire pâturer ses vaches pendant un moment : il a au moins 20 jours d’avance pour les laitières, et 65 jours pour les taries ce qui devrait permettre de passer l’hiver.
Un important travail d’entretien des haies
La semaine prochaine va commencer le travail d’entretien des haies. Il y a environ 10 km de haies sur la ferme, plus des bordures de bois. Ce sont des haies anciennes mais qui n’ont pas toujours été entretenues. Ils élaguent à peu près 1 km de haie par an, en faisant une taille classique afin de les maintenir durablement, tout en facilitant l’entretien des clôtures ou le passage des animaux et du tracteur. L’entretien est fait à la tronçonneuse, il n’y a pas de passage de lamier. C’est un entretien technique, adapté à chaque arbre : « On préfère le faire nous-mêmes ». Ces travaux représentent environ 1,5 mois de travail pour 1 personne sur la ferme. Il y a aussi chaque année du déblayage de bois tombé à réaliser. Le sciage du bois tombé lors de la tempête 2023 est terminé depuis peu à Bodreguin.
Différentes valorisations du bois
« Avec le bois issu de l’entretien du bocage, on produit du bois de chauffe, des piquets avec le châtaignier, du bardage avec le bois sciable et du bois déchiqueté pour la litière. » Au total ce sont au moins 15 cordes de bois de chauffe issu de l’entretien des haies chaque année, plus 5 à 10 cordes avec les arbres tombés. « On chauffe environ 12 foyers avec l’entretien du bocage sur 50 ha, et on ne fait pas d’abattage ».
Pour les piquets, ils en produisent environ 200 par an, ce qui correspond au besoin annuel pour l’entretien des clôtures sur la ferme.
Enfin, 20 t de bois déchiqueté sont produites, pour venir en complément de la paille en litière. Le bois déchiqueté, grossier, est mis en fond de litière et la paille est mise par-dessus. Cela permet d’avoir une litière très absorbante, qui chauffe peu, tout en utilisant moins de paille. Le bois déchiqueté leur revient à 60 euros/t, tout compris (temps de travail inclus).
Civam AD 56 : 06 62 30 56 57
Maintenir une ration hivernale équilibrée en système herbager
La ration hivernale des herbagers est composée majoritairement d’herbe conservée, qui peut être complétée par des fourrages riches en énergie tels que du maïs, méteil, betterave… Aller chercher quelques kilos d’herbe au pâturage l’hiver constitue le meilleur levier pour fournir un fourrage plus équilibré en énergie-azote, à moindre coût. Utilisez des repères visuels pour vérifier l’équilibre de votre ration :
Au vu des bouses : une « bonne » bouse possède un cratère au centre avec une pointe au milieu (bon équilibre entre UF et PDI) ; une bouse trop dure révèle un manque d’azote ; une bouse liquide et foncée est signe d’excès d’azote ; une bouse liquide et claire peut être le témoin d’une acidose.
Observer la mastication : compter le nombre de coups de mâchoire entre 2 déglutissements. À moins de 40 coups de mâchoire, la ration manque de fibres, risque d’acidose ; Entre 40 et 60 coups, bonne ration assez fibreuse ; À plus de 60 coups, la ration trop fibreuse.
Zone intermédiaire
Alain Letissier – Plouër-sur- Rance (22)
La ration des vaches est composée de 10 kg de maïs ensilage, 2 kg de betterave, 2 kg de correcteur, et entre 2 et 4 kg d’enrubannage selon ce que les vaches ont au pâturage. La production est de 18 L/VL/jour, avec 45 g/kg de TB et 38 de TP. Toute l’herbe qu’il restait sur les paddocks moins portants a pu être valorisée. Les vaches sont désormais rentrées la nuit et sortent le jour sur les paddocks les plus portants autour des bâtiments. Il y a suffisamment de stock sur pied pour tenir jusqu’à Noël. J’apprécie l’ajout de betterave dans la ration pour l’effet santé, cela rebooste les vaches un peu ‘molles’ après vêlage qui pourraient partir en acétonémie.
Cedapa : 02 96 74 75 50
Zone intermédiaire
Christian Salaün – Plougonven (29)
Encore une année herbagère exceptionnelle : l’automne sec et très productif a compensé le printemps chaotique. Les génisses ont été rentrées le 18 novembre et sont au foin, les vaches continueront à pâturer le jour aussi longtemps que possible, avec du foin également pour le repas du soir. Les premiers tarissements ont démarré le 26 novembre et la salle de traite sera fermée juste avant Noël pour six semaines. Les premiers vêlages sont prévus pour fin janvier. L’astreinte sera donc particulièrement réduite en cette fin d’année, propice au repos et aux vacances… L’entretien des clôtures et la coupe de bois seront les activités de l’hiver, ainsi que la préparation de la nouvelle parcelle reprise (chemins, abreuvement, clôtures).
Civam 29 : 02 98 81 43 94
Zone séchante
Yannick Gauvin – Langon (35)
On a fini de semer les céréales (29 ha) le 19 novembre, le tout en mélange pois féverole et triticale ainsi que 1 ha de féverole pure. Il nous reste le maïs population à récolter, on prévoit de le faire cette semaine (30 ares). On a beaucoup d’herbe en stock sur pied, au moins pour encore 25 à 28 jours d’herbe avec 75 vaches. La production est à 21 L/VL/J (TB : 41 ; TP : 32,5). On a rentré les premières génisses la semaine du 11 novembre. On attend 3 semaines de plus pour faire de même avec les plus âgées. La ration actuelle comprend 5 kg de maïs, 8 kg ensilage d’herbe, 3 kg enrubannage d’herbe, 1 kg de céréale, 1 kg de foin, 1 kg de correcteur azoté et du pâturage. Les vaches sont rentrées dans le bâtiment depuis le 19 novembre pour coucher à l’abri.
Adage : 02 99 77 09 56
