La tendance au « local » s’est renforcée au cours des deux ou trois dernières années, souvent au détriment des produits bio. « Les ventes de bio sont en baisse depuis 2020, en raison de l’inflation mais pas seulement. Les consommateurs s’interrogent sur ses vertus. Les labels et les signes de qualité le concurrencent fortement », indique Éric Birlouez, intervenant à la journée Alimentation organisée par la FDSEA. Les attentes se fragmentent : il existe des lignes de fracture générationnelles, de niveau d’études, de revenus… Aujourd’hui, émerge un nouveau rapport des Français à leur nourriture, « l’éthique de l’alimentation ». « Cela concerne environ 25 à 30 % de la population, qui ne voit plus l’alimentation comme avant. Ces citoyens-consommateurs s’inscrivent dans une quête de sens et expriment la volonté de reprendre le contrôle de leur alimentation qui doit être bonne pour la nature, le corps (bien-être, beauté, jeunesse…), l’animal, la responsabilité (lutte contre le gaspillage, caractère équitable des produits) et la sincérité (plutôt que d’une “transparence” illusoire) ». À l’opposé, un tiers de la population est indifférente, ne se sent pas impliquée. L’autre tiers se partage entre les personnes sensibilisées mais contraintes par les prix et les gens en insécurité alimentaire. « Un tiers des Français sautent des repas (étudiants, précaires…). Pour autant, il ne faut pas baisser les prix mais faire preuve de solidarité ». Il n’y a pas de basculement vers un régime végétalien La consommation de viandes se maintient Contrairement aux idées reçues, la consommation de viandes ne baisse pas. « Il n’y a pas de basculement vers un régime végétalien. Le pic de consommation a été atteint dans les années 80 pour la viande bovine, en 1988 pour le porc. Depuis dix ans, elle est stable ». Elle subit néanmoins des pressions : distinction sociale…

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