« Dans le porc, je me sens à ma place »

Mélody Binet, apprentie, et Nicolas Jouanno, éleveur, ont été mis en relation par l’intermédiaire de Stage Agricole porté par JA Bretagne, outil en ligne simple d’usage qui fait ses preuves.

Un éleveur de porc et son apprentie devant un silo de mais grain broyé - Illustration « Dans le porc,  je me sens à ma place »
Nicolas Jouanno, éleveur à Plouha (22), 
et Mélody Binet, apprentie. | © Toma Dagorn - Paysan Breton

Mélody Binet, 20 ans, est originaire de Loire-Atlantique. Ses parents ne travaillent pas dans le milieu agricole, mais son intérêt pour l’environnement l’a menée au lycée Pommerit à La Roche-Jaudy (22). Là, elle a découvert le monde de l’élevage et obtenu un Bac STAV puis un BTS Acse. Ses expériences en ateliers bovins ne l’ont pas marquée. La révélation s’est faite ailleurs : « À 15 ans, en classe de 3e, j’ai mis les pieds pour la première fois dans une porcherie. Je me suis sentie à ma place. J’avais envie qu’on me laisse là », sourit la jeune femme. « J’aime être au plus près des animaux toute la journée et en prendre soin. En porc, la recherche permanente d’innovation et de progrès techniques est aussi stimulante. »

Je reçois des stagiaires depuis 2018

Embaucher demain

Aujourd’hui, elle poursuit son parcours en CS Conduite de l’élevage porcin au Centre de formation des Trinottières (49). Mais elle est revenue en alternance dans les Côtes d’Armor. « C’était plus simple, j’ai mes attaches ici depuis mes années lycée. Surtout, les meilleurs élevages sont en Bretagne, il y a le choix pour progresser. » En septembre, elle a démarré un an d’apprentissage à l’EARL de Keridouard à Plouha (22) où Nicolas Jouanno et sa mère Marie-Pierre conduisent 250 truies en système naisseur – engraisseur (800 places de façonnage à l’extérieur) sur 150 ha de SAU. « Je reçois des stagiaires et apprentis depuis mon installation en 2018 », reprend le propriétaire des lieux. « Taille, type de conduite, matériel, assolement, organisation du travail… Il n’y a pas deux élevages identiques. Les stages sont la meilleure façon de pratiquer différentes approches pour appliquer ensuite ce que l’on a vu de mieux. Je suis passé par là », insiste le Costarmoricain qui a eu l’occasion de travailler aux USA chez un éleveur « qui prenait son temps pour expliquer ». Il se rappelle aussi que son frère avait lui-même eu des difficultés à trouver des adresses de stage. En s’impliquant dans l’accueil, il voit plus loin : « Dans nos filières, nous manquons clairement de personnel. J’espère récolter ce que je sème en formant des gens qui reviendront peut-être comme salariés. »

Gagner en autonomie

Mélody Binet passe trois semaines sur quatre sur l’exploitation. « Sur le terrain, je pratique vraiment et progresse beaucoup plus vite qu’à l’école. Faire une insémination ne s’apprend pas sur une chaise », lance-t-elle avec malice aux côtés de son maître d’apprentissage dont elle souligne « l’envie et la patience de transmettre ». Nicolas Jouanno reprend : « Chez un stagiaire, le plus important est le désir de s’améliorer. Les remarques doivent être intégrées au fil du temps pour gagner en compétences et en autonomie. Le but est qu’à l’arrivée la personne puisse être embauchable. »

Sur cet élevage en conduite 21 bandes, toutes les semaines de travail sont identiques. « Quand les apprentis reviennent de l’école, ils savent exactement ce qu’ils ont à faire. L’une sur la partie maternité et insémination, l’autre en verraterie gestantes et engraissement. » Au départ, les jeunes alternent sur les deux postes pour apprendre et pouvoir assurer une garde le week-end. « Puis, selon les profils, on peut spécialiser comme Mélody, très animalière, qui est à l’aise autour des porcelets », ajoute Nicolas Jouanno. « Enfin, l’apprentissage laisse le temps de bien se connaître. »

Toma Dagorn

Les Bretons plébiscitent l’outil Stage Agricole

« En cherchant où déposer des offres, j’ai découvert le site Stage Agricole en 2021 », se remémore Nicolas Jouanno. Historiquement, les stagiaires ou apprentis étaient de la commune ou venaient par l’intermédiaire de connaissances. « Mais comme je propose l’hébergement, via la plateforme, je reçois désormais des gens de partout. » Ainsi, il a déjà ainsi accueilli sept personnes grâce à l’outil. « Mélody est la 4e apprentie. Mais parfois, c’est des stages d’une ou deux semaines. » L’interface est simple, assure l’éleveur qui a inscrit son exploitation en quelques clics. « Je n’ai juste pas donné mon mail car je préfère un premier contact par téléphone. » Mélody Binet confirme la praticité de Stage Agricole : « On s’inscrit en remplissant quelques cases. Ensuite, les informations sur les élevages répondent déjà à la moitié des questions que l’on se pose. » En Bretagne, la plateforme portée par les JA fonctionne bien : 251 maîtres de stage sont déjà inscrits (600 en France).


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