La haie est la gardienne de la biodiversité

Lors d’une journée technique organisée par Eaux et Vilaine à Limerzel (56), David Rolland a souligné les nombreux atouts de la haie pour la biodiversité.

David Rolland devant une haie. - Illustration La haie est la gardienne de la biodiversité
David Rolland est aussi administrateur à l'Afac-Agroforesteries. | © Paysan Breton

« La haie est le couteau suisse des services environnementaux », introduit David Rolland, chargé de mission habitats et biodiversité à la fédération de chasse des Côtes d’Armor. « Pourtant, elle continue de disparaître chaque année. » En effet, à l’échelle nationale et entre 2017 et 2021, une perte moyenne annuelle de 23 500 km a été mesurée. Cette diminution s’explique notamment par l’arasement, l’urbanisation ou encore le surentretien. En outre, 80% des haies restantes sont jugées dégradées. « En Bretagne, la situation est moins alarmante grâce à Breizh Bocage qui a permis la plantation de 7500 km en 13 ans, mais l’état des linéaires reste tout aussi préoccupant. »

Le lierre ne détruit pas les arbres

Respecter le bon état écologique

Dans le paysage, la « trois dimensions » démultiplie la biodiversité. Selon une étude, une haie abrite en effet six fois plus d’espèces qu’une bande enherbée. « Mais cela n’est vrai que si la haie est en bon état écologique », souligne David Rolland. Pour pleinement jouer son rôle, le bocage doit occuper une emprise au sol d’au moins 3 m. « Il faut accepter qu’un arbre prenne plus de place qu’un rang de maïs. » Un ourlet herbacé pérenne, présent au pied de la haie doit également être maintenu pour servir de corridor écologique. Il peut être fauché une à deux fois par an, et après le 1er septembre. Les ronces, souvent décriées, sont tous aussi essentielles dans l’écosystème car elles favorisent « une exubérance de végétal. » Enfin, les haies doivent être interconnectées et ne jamais se terminer dans le vide. « Certaines espèces, comme des carabes, l’escargot de Quimper ou les plantes se reproduisant par barochorie, ne quittent jamais la haie. Une rupture de 10 m dans le linéaire revient à leur faire traverser la Manche à la nage », explique David Rolland.

Le lierre a toute sa place

« Le lierre ne détruit pas les arbres », insiste David Rolland. « C’est plutôt un indicateur de sénescence ou de sur-entretien de l’arbre. Il se développe quand la lumière devient plus abondante. » Rampant au sol pendant son stade juvénile, cette liane grimpe sur un support vertical pour fleurir et se reproduire. La floraison a d’ailleurs lieu en octobre, au moment où la nourriture devient rare. « Ses fruits sont aussi les derniers disponibles dans la saison pour les frugivores. Ils contiennent 30% d’huile, soit autant que dans une olive. »

Alexis Jamet

Des pouvoirs infinis

Les arbres sont des puissants dépollueurs. Ils sont en effet capables d’absorber entre 60 et 90% des éléments polluants présents dans l’eau. « Et ce, sans nuire à leur développement ou à leur santé », précise David Rolland. De plus, ils jouent un rôle social important et peuvent peser fortement dans la balance lors d’un déménagement ou d’une installation sur une ferme. « Ils contribuent grandement à construire un cadre de vie attractif », conclut le technicien.


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