À leur arrivée sur leur exploitation à la Chapelle-Janson en 2018, Jeroen Krijnen et Laurie Poussier élevaient leurs 75 vaches laitières sur aire paillée. « L’espace était surchargé », indique l’agricultrice. « Il y avait l’équivalent de 5 m2/vache. » En outre, le nettoyage de la stabulation était fastidieux et physique. « J’avais les épaules fatiguées après un hiver », ajoute Jeroen Krijnen. « Il fallait enlever les bouses à la main trois fois par jour. » En 2019, une extension du bâtiment est réalisée et les deux associés décident de revoir le mode de logement. Leur choix se porte finalement sur des logettes creuses. « Au départ, nous avions envisagé des matelas, mais cela aurait coûté environ 200 € de plus par place pour un confort similaire. »
Un confort pour les vaches
L’un des principaux atouts des logettes creuses est leur confort. « Nos vaches n’ont pas de gros jarrets, gros fléau des autres logettes », explique l’éleveur. Par ailleurs, les éleveurs n’ont constaté ni augmentation des mammites ni variation du taux de cellules, qui reste constant tout au long de l’année (< 15 000). Le nettoyage des 100 logettes ne prend qu’environ 15 minutes matin et soir. « Quand elles sont bien réglées, les logettes creuses sont en partie autonettoyantes car la vache évacue de la matière en se levant. » Toutes les trois semaines, le mélange utilisé est préparé et réparti à l’aide d’un bol mélangeur Trioliet équipé d’un tapis. À l’époque peu répandue en France, cette machine a été importée des Pays-Bas.
Un mélange adapté aux terres bretonnes
« Au Pays-Bas, d’où je viens, il n’y a pas d’aires paillées et les logettes creuses sont à la mode depuis une douzaine d’années », explique Jeroen Krijnen. Dans les faits, les logettes sont creusées à même la terre battue (20 à 25 cm de profondeur) et remplies d’un mélange de paille broyée, de carbonate et d’eau. « Les terres bretonnes sont presque toutes déficitaires en carbonate. Ici, l’argent investi dans le paillage sert également pour les amendements. » Le sable, parfois utilisé en Hollande, a été exclu car il est incompatible avec le système lisier du Gaec. Quant au carbonate, il possède des propriétés très asséchantes et ne génère pas de dépôt important au fond de la fosse.
Alexis Jamet
Une solution en évolution ?
Encore minoritaires en France, les logettes creuses semblent cependant intéresser de plus en plus d’éleveurs. « Depuis que nous sommes équipés, nous recevons beaucoup d’agriculteurs qui souhaitent entendre un retour d’expérience », lance Laurie Poussier. « Souvent, leurs critères de motivation sont le confort, le prix et la facilité d’entretien. »