Les vaches passent au sans-fil

Lors d’un webinaire organisé par l’Idèle, la ferme des Établières (85) est revenue sur l’utilisation des clôtures virtuelles pour son troupeau de bovins allaitants.

vaches au pâturage (image générée par intelligence artificielle) - Illustration Les vaches passent au sans-fil
Cette technologie n'est pas encore disponible en France. | © DALL·E

De 2019 à 2022, quatre exploitations faisant partie du réseau des fermes expérimentales « Digifermes » ont testé la technologie des clôtures virtuelles. Le principe repose sur des colliers GPS portés par les animaux, interagissant avec un périmètre défini à l’avance sur le Smartphone de l’éleveur. Lorsqu’un animal s’approche de cette limite, le collier émet un signal sonore de plus en plus intense. S’il franchit la ligne, il reçoit une décharge électrique. « Il faut environ 3 à 7 jours pour éduquer une vache au collier », explique Sixtine Fauviot, responsable de la ferme des Établières (85). « Pendant cette première semaine, il faut combiner clôture virtuelle et clôture physique. » Aucun impact négatif n’a été observé sur le bien-être, la croissance et les performances du cheptel.

Un réel confort de travail

Gérer le pâturage tournant

Aux Établières, les colliers ont été utilisés pour gérer le pâturage tournant dynamique. « Certains éleveurs hésitent à adopter cette méthode en raison de la gestion des fils et des clôtures », note Sixtine Fauviot. « Nos essais ont montré que ces colliers apportent un réel confort de travail. Il est possible de gérer les paddocks à distance, bien au chaud depuis son canapé. Cependant, cela ne doit en aucun cas remplacer la présence de l’éleveur, qui doit vérifier quotidiennement que tout se passe bien sur le terrain. » Le dispositif pourrait également servir à valoriser des intercultures, en faisant pâturer des dérobées par exemple. « Mais il est crucial d’informer correctement les voisins et les autorités locales, avec des panneaux explicatifs, pour éviter les malentendus », ajoute la responsable.

Peu d’échappées

Pendant la durée des essais, le personnel de la ferme expérimentale n’a dû gérer qu’une seule fuite de bovins équipés de colliers. « Le système avait sans doute été perturbé par des intempéries », déclare Sixtine Fauviot. « L’incident s’est produit un samedi. La personne d’astreinte, qui habite à 45 minutes, a réussi à ramener les vaches dans leur paddock depuis son Smartphone. Elle a déplacé les clôtures virtuelles pour guider progressivement les animaux vers leur parcelle d’origine. L’opération a duré 45 minutes. » Enfin, les colliers sont restés solidement fixés tout au long de l’expérimentation, et leur batterie, alimentée par des panneaux solaires intégrés, n’a perdu que 2 % de charge après une année complète de pâturage.

Alexis Jamet

Pas encore disponible en France

Les colliers utilisés, de la marque norvégienne Nofence, ne sont pas encore commercialisés en France. « Ils ont décidé de se développer plutôt dans le nord de l’Europe et il n’est pas sûr qu’ils arrivent en France un jour. Cependant, Gallagher, qui propose des produits similaires, pourrait prendre ce créneau. » Les colliers NoFence coûtent environ 300 euros auxquels il faut rajouter un abonnement de 5 € par vache et par mois de pâturage.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article