Agrobio 35 accompagne aussi les agriculteurs non-bio

Le facteur économique est le premier vecteur de changement de pratiques vers la réduction des intrants. Il est mis en avant dans les opérations de porte-à-porte et d'accompagnement initiées par Agrobio 35.

méteil développé dans une parcelle - Illustration Agrobio 35 accompagne aussi les agriculteurs non-bio
L'implantation de prairies sous couvert de méteil fait partie des leviers agroécologiques pour les éleveurs. | © Paysan Breton

Mathieu Gautier va s’installer à Bazouges-la-Pérouse sur l’élevage laitier de ses parents qui compte 80 vaches laitières sur une surface de 96 ha, dont 15 ha de prairies permanentes, 24 ha de blé et 35 ha de maïs. Il a reçu Judith Demians, technicienne ‘changements de pratiques’ chez Agrobio 35, dans le cadre d’une démarche de ‘porte-à-porte’ initiée au printemps 2023 sur les territoires du Couesnon Aval et du Haut-Couesnon. Cette action visait à susciter un changement de pratiques chez des agriculteurs en conventionnel vers l’agroécologie.

38 % ont accepté un accompagnement

« Après l’envoi d’un courrier, des rendez-vous ont été organisés sur les fermes ayant accepté : 64 sur les 102 de l’échantillon. Les personnes interviewées décrivaient leur système de production, leur satisfaction humaine et économique, les évolutions passées vis-à-vis des intrants… Des propositions d’accompagnement – diagnostic Opti’intrants, groupes ‘30 000’, conseil à la transmission ou au désherbage mécanique – leur étaient faites, 38 % ont accepté », a décrit Judith Demians lors d’une présentation de l’action en décembre.

Un contact direct en ‘porte-à-porte’

« Cette démarche de porte-à-porte permet d’avoir un contact direct, plus impactant que le téléphone. On voit la personne qui va nous accompagner. L’approche comprenait une démarche écologique mais aussi économique, importante pour les agriculteurs », souligne Mathieu Gautier qui s’est par la suite inscrit dans un groupe ‘30 000’.

Dans ses orientations, le jeune éleveur va d’abord s’orienter vers « l’optimisation de l’alimentation des vaches, cruciale. » Il a investi dans un système pour préparer des rations mélangées permettant « de maximiser l’efficacité alimentaire en réduisant le gaspillage de fourrage. »

Prairies sous couvert, désherbage mécanique…

Ensuite, l’implantation de prairies sous couvert de méteil est une autre stratégie envisagée. Cette pratique a plusieurs avantages : elle limite le salissement des prairies, réduit l’utilisation de produits phytosanitaires et améliore la fertilité du sol grâce à l’apport naturel d’azote par les légumineuses. Par la suite, l’éleveur aura peut-être recours au désherbage mécanique sur maïs, via les Cuma locales équipées, si les conditions météo sont suffisamment sèches, « ce qui n’a pas été le cas cette année. » Il ajoute : « Participer à des groupes d’échanges et suivre des formations m’aide à prendre du recul sur mes pratiques et à les améliorer continuellement. » De nouveaux ‘porte-à-porte’ ont été initiés cet automne en lien avec Eaux-et-Vilaine.

Agnès Cussonneau

Le Département soutient le bio et local

Lors de la rencontre, Jean-Paul Guidoni, conseiller départemental d’Ille-et-Vilaine, a souligné que des débouchés existent pour les produits bio et locaux dans la centrale régionale Breizh Achats. « Cela représente 6 millions de repas par an sur l’Ille-et-Vilaine. Notre objectif est d’avoir 50 % d’approvisionnement bio et local. » L’élu souligne aussi que le département poursuit ses aides pour la conversion des fermes en bio.


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