Plusieurs cas de toxoplasmose ont été relevés dans des exploitations caprines bretonnes. Et après identification de la maladie, toutes les analyses confèrent d’un seul fautif : la toxoplasmose véhiculée par le chat. Le parasite incriminé Toxoplasma gondii a un cycle de développement via 2 hôtes : les mammifères (dont la chèvre) et les oiseaux comme hôtes intermédiaires et les chats comme hôtes définitifs. Ces derniers peuvent se contaminer en ingérant des délivrances de chèvres contaminées, en mangeant de la viande crue (rongeur ou oiseau, porteurs à la toxoplasmose) ou par des aliments souillés (fourrages, concentrés) par d’autres chats nouvellement contaminés. Car ce n’est que lors de sa première contamination que le chat peut permettre à la toxoplasmose de poursuivre son cycle. Le chat va alors excréter des ookystes dans ses matières fécales durant 3 semaines-1 mois, ookystes très résistants dans l’environnement.
Si la chèvre ingère ces ookystes hors de la période de reproduction, « l’effet peut passer inaperçu, voire juste entraîner de l’hyperthermie », explique François Guillaume, vétérinaire chez Innoval. Il poursuit : « En début de gestation, cela entraîne de la mortalité embryonnaire. Un peu plus tard, on peut subir des avortements. C’est aussi à cette période que se produit des fœtus momifiés essentiellement dans les gestations gémellaires. À l’approche de la mise bas, on peut également avoir des chevreaux chétifs. » Si les chèvres partent en lait, elles ne sont pas à destiner à la réforme, car elles n’avorteront pas 2 fois de ce parasite. Des traitements et une vaccination peuvent être envisagés mais la règle de base repose avant tout sur des règles d’hygiène et de biosécurité pour se prémunir de tout risque : avoir des chats stérilisés pour éviter d’avoir des chatons non immunisés dans l’élevage ; stocker les aliments à l’abri des souillures et gérer les rongeurs.
Carole David