« Avoir des représentants aux Chambres d’agriculture est important pour être audibles et incontournables auprès de nombreuses instances comme la préfecture, la DDTM, la CDOA, la Safer… », a rappelé Cécile Thomas au meeting de la Confédération paysanne, jeudi 16 janvier à Plérin, devant plus de 160 personnes. Mais pour « changer les choses », Ludovic Billard, tête de liste d’une équipe « jeune, motivée et composée pour moitié de femmes » sait que l’enjeu est la victoire.
Les syndicalistes veulent défendre des prix rémunérateurs pour garantir un revenu « digne » pour paysans et retraités. « Et plutôt que de réclamer des années blanches de cotisations, il faut mettre en place des prix planchers pour empêcher l’accaparement du revenu paysan par les industriels », a précisé Goulven Le Troadec. D’un point de vue politique, l’éleveur de Plounévez-Moëdec regrette « qu’avoir du gaz et de l’électricité semble désormais plus important qu’avoir de la nourriture de qualité en quantité » dans notre société : « Aujourd’hui, les énergéticiens se positionnent sur le foncier à une rentabilité défiant toute concurrence. » Les candidats veulent aussi porter une Pac plus juste, mieux répartie entre tous et se positionnent contre les accords de libre-échange : « L’agriculture doit être sortie de la dérégulation commerciale globale. »
Avoir des voisins demain
La Confédération paysanne insiste sur le besoin d’une loi contre l’artificialisation et la financiarisation du foncier. « Il faut éviter les agrandissements excessifs notamment par les montages sociétaux », précise Adeline Salliou – Auffret. Avant de rappeler que « de l’accès au foncier, découle le droit au travail et au revenu ». Depuis longtemps, le monde paysan perd plus de paysans qu’il n’en installe, reprend Pauline Cabaret. « Il est temps d’inverser la tendance. Mais 50 % des actifs vont partir en retraite dans les 8 ans. Sans compter ceux qui arrêteront avant… », précise la maraîchère de Rostrenen qui rappelle « l’enjeu vital » du renouvellement des générations. Elle prône le déploiement d’un vrai parcours à la transmission pour accompagner cette vague de cédants à transmettre et conserver un tissu riche de fermes à taille humaine. « Notre projet est d’avoir des voisins dans nos campagnes », a terminé Ludovic Billard.
Toma Dagorn
Améliorer l’accompagnement à l’installation
Vu l’évolution des candidats à l’installation, hors-cadre familiaux et non issus du milieu, il faut adapter rapidement les dispositifs d’accompagnement à leurs besoins, estime Pauline Cabaret. « Les outils d’Agriculture paysanne – qui accompagne un tiers des installations en France – doivent inspirer. »