Baisse de revenu malgré une progression des marges brutes

La marge brute de l’atelier avicole s’améliore au 1er semestre 2024 mais ne se traduit pas par une amélioration du revenu. En cause, l’augmentation des charges de structure et la diminution de la marge culture.

Volaille de chair  - Illustration Baisse de revenu malgré une progression des marges brutes
© Cesar Machado - stock.adobe.com

Si la marge avicole connaît une hausse de 6,40 €/m² au premier semestre 2024 par rapport au premier semestre 2023, elle doit être mise en perspective avec d’autres facteurs qui affectent négativement le revenu des exploitants. Ainsi, sur cette même période, le résultat courant par UTH (Unité de travail humain) exploitant diminue en moyenne de 30 % pour atteindre un peu moins de 2 Smic net. Par ailleurs, 13 % des exploitants affichent un revenu disponible négatif, contre seulement 3 % à la même période l’année précédente.

Baisse des marges culture

Les éleveurs spécialisés en aviculture de chair disposent en moyenne de 36 hectares consacrés aux grandes cultures dans leurs exploitations. La marge brute des grandes cultures pour le premier semestre 2024 (récolte de 2023) chute de 1 350 €/ha à 686 €/ha en raison de la baisse des rendements et de la diminution du prix des céréales.

– 30% : baisse du résultat courant par UTH au 1er semestre 2024

Cette baisse significative entraîne une perte moyenne de 6 €/m² sur la marge brute globale de l’exploitation, soit l’équivalent du gain de la marge avicole.

Les charges de structure, quant à elles, enregistrent une hausse de 14 % en l’espace d’un an, ce qui représente une perte de 7,54 € par m². Un tiers est attribué à la hausse des charges sociales de l’exploitant. Les deux tiers restant se répartissent entre les charges liées à la mécanisation des cultures (amortissement du matériel et carburant), les coûts énergétiques et le foncier.

Laura Perrin / Cerfrance Bretagne

Une forte disparité entre les éleveurs

Lorsqu’on compare ce qui différencie les éleveurs de poulets lourds (spécialisés ou non) appartenant au quart le plus performant de ceux du quart le moins performant*, plusieurs différences notables émergent. D’abord, les moins performants produisent 1,5 lot de moins par an, soit 25 % de moins que les meilleurs. Ensuite, l’indice de consommation est inférieur de 0,13 point pour les meilleurs. Enfin, la taille des bâtiments d’élevage : les meilleurs exploitants disposent de 2 900 m² contre 1 440 m² pour les autres pour une main-d’œuvre sensiblement équivalente.L’ensemble de ces éléments affecte la marge brute de l’atelier avicole et creuse les écarts entre les producteurs. Si certains sont liés à la performance technique des éleveurs comme l’indice de consommation, d’autres sont moins maîtrisables comme le nombre de lots produits par an.

*Classement établi sur la marge brute avant frais d’enlèvement, d’eau et d’électricité


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