Biocontrôle contre la grosse altise, état des recherches 

La grosse altise est un ravageur important du colza à l’automne. Le biocontrôle qui utilise des mécanismes naturels pour lutter contre les nuisibles apparaît comme une alternative à intégrer dans ces stratégies de protection du colza.

Grosse altise adulte sur colza - Illustration Biocontrôle contre la grosse altise, état des recherches 
Grosse altise sur colza. | © Jung Laurent

Cet article synthétise les résultats des recherches menées par Terres Inovia, et ses partenaires, sur l’efficacité aux champs de diverses solutions de biocontrôle et leurs conditions d’application pour lutter contre les grosses altises adultes pour réduire la consommation des feuilles par les altises adultes. Différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.

les sels d’acides gras et le soufre les plus efficaces à ce jour

Réduire les dégâts foliaires des adultes

Une quinzaine de substances naturelles ont été testées pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessite de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.

La première application des sels d’acides gras est réalisée au début de l’attaque lorsque 30 % des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50 %. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.

Graphique du pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de sel d’acide gras
Figure 1 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de sel d’acide gras. Volume de bouillie
300 L/ha.  (nombre d’essais).

La première application du soufre est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45 %. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité. Le talc et le kaolin qui agissent comme barrières physiques se sont avérés moins efficaces. L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.

Graphique du pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 
3 applications de soufre
Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 
3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 L/ha.
(nombre d’essais).

Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.

Terres Inovia

Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.

Perspectives

Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :• Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves ;• Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage) ;• La mise en œuvre nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).


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