Des lois pour donner de la lisibilité
Nous voulons vivre de notre métier d’agricultrice et d’agriculteur. Nos prix de vente doivent refléter nos coûts de production, c’est l’essence même de la loi Égalim que nous soutenons à la FRSEA et à JA. Nous avons aussi besoin d’une vision claire en tant que chefs d’entreprises. La loi d’Orientation doit être votée et appliquée pour donner de la lisibilité aux agriculteurs installés et en projet d’installation. Cependant, nous devons veiller à la bonne application de ces lois et éviter les effets contre-productifs des législations.
Laetitia Bouvier – FRSEA-JA
Faire appliquer les lois
La loi Égalim 1 a été promulguée en 2018, imposant à la restauration collective au moins 50 % de produits de qualité et durables dont 20 % de bio. Soyons clairs, 6 ans après le compte n’y est pas ! S’il suffisait de légiférer pour sortir l’agriculture française de l’impasse dans laquelle elle se trouve, nous n’aurions pas de campagnes qui se vident dramatiquement de leurs paysans. Il faut non seulement des lois mais il faut surtout des sanctions appliquées en cas de non-respect. Il faut absolument protéger la production alimentaire pour stopper la libéralisation du monde agricole. Des prix planchers doivent donc être imposés aux industriels.
Guillaume Troadec – Confédération paysanne 22
On nous en impose de plus en plus
Continuer à faire des normes et des lois ne va pas aider les agriculteurs. On nous en impose de plus en plus. On est rendu à Égalim 3, sans grande incidence sur le revenu des agriculteurs. Plus que de nouvelles réglementations et de nouvelles promesses, on a besoin de concret. On en attendait beaucoup plus que ce qu’Égalim a apporté aujourd’hui. Cependant, elle a le mérite d’exister et elle peut encore être améliorée.
Vincent Lambert – Coordination rurale 22
Quel niveau de revenu estimez-vous « décent » pour un agriculteur qui, selon certains propos, travaille 60/70 heures par semaine ?
Ils ont dit :
Sébastien Abgrall – Coordination rurale 29
On a beaucoup parlé des seuilsde revenu à 2 Smic ou 2 500 € dans le débat publicau moment des pourparlerspour la Loi Égalim.Cela revient à déterminerle montant du salaire que doit toucher un agriculteur.Or, ce dernier est un chef d’entreprise multicasquetteet, comme dans les autres secteurs d’activité, personnen’a à décider combienil doit gagner. Nous ne voulons pas de se seuils !
Franck Pellerin – FDSEA-JA 56
En tant que chefs d’entreprise,les agriculteurs doivent obtenirun revenu correspondant à leur travail et aussi à leur prise de risque. Un revenu suffisant doit permettre de faire face aux nécessités de la vie quotidienne et de participer à la vie sociale. Selon les chiffres officiels, la moyenne des salaires des emplois en milieu rural est de 1,5 Smic. L’interprofession laitière considère un coût de la main-d’œuvre à2 Smic. Pour nous, cet indicateur constitue un seuil de revenu permettant de maintenir une attractivité au métier suffisanteet une transmission réussie.
Véronique Coadou – Confédération paysanne 29
Un revenu décent pour un agriculteur doit couvrir son coût de production + la protection sociale + le Smic au minimum. Nous demandons un prix minimum encadré qui prenne en compteles coûts de production et la rémunération. Et aucun produit ne devrait être importé en dessous de ce prix minimum. Le revenu passe aussi parla diminution des charges etpar les aides publiques. Il faudrait par exemple que les maraîchers et les apiculteurs puissent bénéficier d’aides Pac. Il faudrait des aides Pac à l’actif.