Dossier technique

Des aides du 1er pilier pour financer les MAEC et le 2e pilier ?

Les MAEC sont a priori reconnues comme un bon outil de transition agro-écologique. Mais les moyens ne suivent pas… 

Paysage de campagne - Illustration Des aides du 1er pilier pour financer les MAEC et le 2e pilier ?
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Martin Stecken – Confédération paysanne 56

La transition agro-écologique n’est pas une option mais une nécessité et tous les moyens doivent donc être mis. À défaut, l’addition à payer par la société sera très salée.Renforcer les dispositifs du 2e pilier (MAEC, Aides Cab et Mab pour la bio) de la Pac est à étudier d’autant que l’État a encore de la marge de manœuvre dans ses choix de Plan stratégique national (PSN). Rendre l’écorégime plus exigeant et véritablement incitatif serait aussi un moyen d’accélérer la transition agro-écologique. Surtout, il n’y aura pas de transition agro-écologique sans paysans nombreux, d’où notre revendication principale – et favorable à la Bretagne – d’une aide Pac à l’actif et non à l’hectare.

Charles Fossé – Jeunes Agriculteurs 35

Fortement plébiscitées par les Bretons, les MAEC ont permis à bon nombre d’agriculteurs de s’investir dans la transition agroécologique. Mais aujourd’hui, l’abandon des MAEC les plus « accessibles » (herbivore notamment) pour ceux voulant enclencher un changement de pratiques ou la gestion en PAEC (par territoire) vont freiner l’élan. Avec l’arrêt de la Mab en 2025, beaucoup d’agriculteurs bio devraient se tourner vers les MAEC ce qui va encore en fragiliser le budget. Il faut trouver des solutions pour conserver ces aides. Il est aussi impératif de travailler sur les marchés pour que les MAEC restent bien un outil de transition et non de maintien de filières.

Vincent Lambert – Coordination rurale 22

On ne peut être que pour les MAEC car il est nécessaire aujourd’hui d’avancer dans le bon sens sur les questions écologiques. Mais pour autant, ce n’est ni au consommateur sur le prix de son alimentation, ni au citoyen sur le montant de ses impôts de les financer. Plutôt que de distribuer de l’argent public pour engager et soutenir les transitions, dans ce modèle ultra-libéral qui nous a été imposé, il faut demain taxer tous les produits d’importation qui ne respectent pas nos réglementations européennes pour financer le cadre exigeant à la fois de nos efforts sur l’environnement et de notre modèle social.

Le budget de la Pac est tendanciellement en baisse et menacé à chaque réforme. Comment l’agriculture bretonne peut-elle dégager du revenu dans ce contexte ?

Laetitia Bouvier - FRSEA-JA
Laetitia Bouvier – FRSEA-JA

Préserver les productions

La Pac est un levier qui doit permettre aux agriculteurs d’être compétitifs en répondant aux défis sociétaux et agricoles.La diversité des productions en Bretagne est une force à préserver.Nous demandons un budget Pac à la hauteur des enjeux de souveraineté alimentaire. Elle doit soutenir l’élevage de plaine,le renouvellement des générations et l’installation mais aussi la modernisation des bâtiments,les investissements dans des matériels performants et la biosécurité.

Laetitia Bouvier – FRSEA

Véronique Le Floc'h - Coordination rurale 29
Véronique Le Floc’h – Coordination rurale 29

Revenir à la Pac des débuts

Nous demandons une réforme en profondeur de la Pac afin de revenir à ses missions premières, annoncées dans l’article 39 du TFUE. L’agriculture doit sortir des accords de libre-échange avec une préférence communautaire, et notamment une harmonisation en termes de réglementation, de législation sanitaire et environnementale, mais aussi de fiscalité et de social. La Pac doit aussi être établie sur un pas de temps beaucoup plus long, c’est-à-dire au moins 10 ans. Pour que l’agriculture bretonne dégage du revenu, il faudra davantage de contrôle sur les multinationales et établir une loi sur les coopératives, dont les dividendes restent aujourd’hui bloqués au niveau de leurs holdings.

Véronique Le Floc’h – Coordination rurale 29

Sébastien Vétil - Confédération paysanne 35
Sébastien Vétil – Confédération paysanne 35

Développer l'aide à l'actif

La Confédération paysanne se bat pour le maintien du budget de la Pac. Nous souhaitons une distribution plus juste et équitable des aides. Aujourd’hui, il y a des gagnants et des perdants car l’argent est réparti selon une aide à l’hectare. Nous préférerions une aide à l’actif, qui mettrait un terme à cette course à l’hectare. Nous demandons également une orientation du budget vers des démarches agroécologiques.Enfin, nous sommes favorables à l’établissement d’un prix plancher, qui réduirait la dépendance des agriculteurs aux aides Pac.

Sébastien Vétil – Confédération paysanne 35


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