« Une partie de ma famille est originaire de Langon, et mon arrière-grand-père cultivait des terres ici. À l’époque, la commune comptait beaucoup plus de vergers », a relaté Maxime Jouadé, arboriculteur bio, lors d’une rencontre avec des élus locaux, des agents publics et des porteurs de projet sur son exploitation, le 11 décembre.
9 hectares en propriété
« Après 2 BTS agricoles, j’ai commencé par être paysagiste. En 2012, j’ai eu la volonté de me lancer dans une activité arboricole. J’ai travaillé en cidrerie pendant plusieurs années avant de m’installer en 2018 quand j’ai trouvé un verger à acheter. » Il dispose aujourd’hui de 9 ha en arboriculture (en propriété) et de 0,5 ha de prairies pour quelques moutons qui pâturent aussi sous les arbres. Les parcelles sont réparties dans un rayon de 2 km autour de la cidrerie aménagée dans un ancien bâtiment familial de 70 m2. Pour s’installer, Maxime Jouadé a emprunté 40 000 € et obtenu des aides : 24 000 € de DJA et 7 000 € du Département 35.
4 000 arbres, dont une majorité de pommiers d’une trentaine de variétés différentes, et quelques poiriers sont implantés sur l’exploitation. Les pommes sont ramassées à la main et transformées majoritairement en cidre à effervescence naturelle (7 000 bouteilles) et en jus (4 000 bouteilles). En 2024, Maxime Jouadé a planté de nouveaux arbres sur 1,5 ha dont des poiriers qui vont permettre d’élaborer du poiré.
Du lien sur le territoire
Les produits sont vendus dans des Biocoop à Redon et Muzillac, chez des cavistes, des restaurateurs, des commerçants sur Rennes. Une vente directe est organisée les vendredis soir sur la ferme. Des bouteilles sont livrées dans les supermarchés du territoire. « L’année prochaine, je vais reprendre les marchés de producteurs locaux. » De plus, l’arboriculteur accueille des scolaires. Côté temps de travail, son activité lui demande en moyenne 40 heures par semaine, variables en fonction des saisons. « Environ 1/3 du temps est passé dans les vergers, 1/3 en transformation et 1/3 à la commercialisation. » Des saisonniers sont employés au moment de la récolte et de la mise en bouteille. La rémunération nette de l’agriculteur est de 12 000 €/an, elle va progresser avec la fin du remboursement des prêts.
Agnès Cussonneau
Nichoirs, fauche et biodiversité pour réguler
« Je n’envisageais pas d’autre agriculture que la bio : importante pour le fonctionnement du verger dans sa globalité, prenant en compte les enjeux de santé, de biodiversité et de climat », souligne Maxime Jouadé. Il a installé des nichoirs à mésanges pour la régulation des insectes et va placer de nouveaux abris pour les oiseaux et chauves-souris dans le cadre des MAEC. « Je fauche au pied des arbres pour éviter la prolifération d’insectes dans les hautes herbes. Et le fait d’avoir une grande variété de pommes permet de réguler les maladies. » Des analyses réalisées à proximité par Eaux & Vilaine, sur un territoire où les exploitations bio sont nombreuses, ont affiché une absence de produits phytosanitaires dans l’eau, ce qui n’est pas courant. Les élus présents à la rencontre se montrent favorables à la réduction des intrants en agriculture notamment « pour limiter les dépenses de traitement de l’eau. »