Du point de vue CO2, la forêt remplit trois fonctions : celle de séquestration, avec le CO2 capté par photosynthèse ; celle de stockage dans les produits bois, que ce soit du bois d’œuvre (BO) et bois d’industrie (BI) et enfin la fonction « substitution », en remplaçant les matériaux consommateurs de « fossiles » (fer, acier, aluminium, plastique) par l’utilisation de la ressource forestière, avec une utilisation accrue de bois d’œuvre, de bois d’industrie (contreplaqué, aggloméré, etc.), de bois « techniques » (lamellé-collé et autres). L’évaluation du bilan carbone de la forêt s’objective en additionnant les fonctions séquestration, stockage et substitution, cette dernière étant proportionnelle à l’ampleur de l’utilisation des produits forestiers donc des volumes exploités en forêt. Une sous-exploitation de la forêt française L’effet substitution sous-évalué Si les effets séquestration en forêt et stockage dans les produits bois sont correctement caractérisés, les effets substitution sont minorés voire oubliés. Or l’utilisation de bioproduits comme le bois d’œuvre, le bois d’industrie et le bois énergie, constituent le potentiel de progression le plus significatif dans l’optique d’une performance maximum à la problématique CO2. Le rapport n° 14056 du CGAAER de 2015 intitulé ‘Les contributions possibles de l’agriculture et de la forêt à la lutte contre le changement climatique’ le confirme, pointant « la sous-exploitation de la forêt française et préconisant une optimisation des substitutions d’usage en aval par des bioproduits grâce à la dynamisation de la récolte forestière, au raccourcissement des cycles forestiers et à des reboisements accrus (dont résineux) ». Deux stratégies sylvicoles L’opposition technique réside essentiellement entre les tenants de deux stratégies sylvicoles. D’une part, les tenants d’une sylviculture régulière équienne (de même âge), à coût de revient maîtrisé, c’est-à-dire mécanisée dans son exploitation et industrialisée dans sa transformation. Le but est une production de masse apte à soutenir…
La forêt au centre de la résolution de la crise climatique
Limiter les émissions de CO2 en réduisant l’usage des ressources fossiles est une priorité. Il existe un allié de poids : la forêt.