« La nurserie, un élevage au sein d’un élevage »

La biosécurité dans les nurseries repose avant tout sur la gestion sanitaire des humains et des intervenants extérieurs.

Chevreau dans aire paillée - Illustration « La nurserie, un élevage au sein d’un élevage »
La pose du tip-tag ou de la boucle d’identification 
est la 2e porte d’entrée des pathogènes. | © Carole David - Paysan Breton

« La première source de contamination, ce sont les intervenants, avec des germes qui proviennent de l’extérieur mais aussi de l’exploitation en elle-même », avertit Marc Baudry, vétérinaire à Agrial, intervenant lors de la journée technique annuelle caprine Eilyps, mardi 14 janvier à Pacé (35), portant sur l’élevage des chevrettes. Avant de rajouter : « La nurserie est à considérer comme un élevage au sein d’un autre élevage », où il convient d’éviter les contaminations des animaux adultes sur les nouveau-nés, plus réceptifs aux germes.

Pédiluve et pédisacs obligatoires

Aussi, la biosécurité est de rigueur avec pédiluve et pédisacs aux abords des nurseries et attention à la ‘marche en avant’, en évitant les allers-venues de la chèvrerie à la nurserie. « Veiller à respecter ces bonnes pratiques dès le début des mises bas, période où on devient très vite débordé en petits ruminants. »

Lors des mises bas

À quelques jours ou semaines du déclenchement de nombreuses mises bas dans les élevages, c’est l’occasion de faire quelques rappels de base. En cas d’intervention lors des mises bas, prévoir gants jetables, eau tiède, désinfectant (Vétédine savon). « Séparer rapidement le chevreau de la mère, pour limiter la dose infectieuse et désinfecter le cordon ombilical (trempage du nombril dans de la teinture d’iode, gants obligatoires). Le nombril est la première porte de contaminations ». Viennent ensuite la pesée et l’apport du colostrum, à raison de 10 % du poids du corps avec 400 mL minimum dans les 6 premières heures de vie. Pour le colostrum de chèvre, il doit être issu de la première traite des chèvres, et d’une qualité > 24% Brix. Il est possible de trier et de stocker les bons colostrums, en sachets de congélation plutôt qu’en bouteilles, pour une décongélation plus rapide au bain-marie (micro-onde interdit). Il est recommandé de le thermiser (56 °C pendant 1 heure) vis-à-vis du Caev avant de le congeler. « Aujourd’hui, il n’existe pas de résultats fiables sur les solutions alternatives qui sont proposées suite à l’arrêt de la commercialisation des stéricolostrums. C’est un problème », note-t-il.

Idéalement, placer le chevreau dans un lieu à 25 °C le premier jour, pour que l’animal évite les dépenses d’énergie pour réguler la température du corps. « Bien désinfecter la boucle d’identification, cette pose est la 2e porte d’entrée des pathogènes », à l’origine de boiteries (streptocoques).

Carole David

de plus en plus d’abcès à Microcoque de Morel

La présence d’abcès (en général sur le lot entier de chevrettes) peut laisser suspecter une infection par le microcoque de Morel, staphylocoque anaérobie. Émergente en élevage caprin, la maladie peut impacter la croissance de la chevrette. Des mesures hygiéniques et sanitaires doivent être prises par l’éleveur pour prévenir la propagation de l’affection. La prévention repose aussi sur une bonne minéralisation des animaux pour renforcer l’immunité. Des prélèvements sont nécessaires pour identifier la maladie et la différencier des abcès caséeux.


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