Créé en 1974, le Mol – pour Marché organisé de Lamballe – vient de fêter ses 50 ans. « Depuis, la mission de notre coopérative de services n’a pas changé : tout mettre en œuvre en confrontant l’offre et la demande pour déterminer le juste prix en toute confiance afin de valoriser au mieux nos productions », rappelle Vincent Lenoir, son président depuis 2022. Associé en Gaec à Penguilly sur une exploitation comptant un atelier porcin et 80 Normandes, le Costarmoricain apporte ses veaux et réformes au cadran depuis son installation en 1994.
En 2024, 10 % de veaux vendus en plus
Le Mol qui emploie 15 équivalents temps plein pour 1500 adhérents actifs anime trois places de marché à Lamballe (22), Guerlesquin et Bourg-Blanc (29). « Son rôle est crucial. Si, en France, seules 5 % des transactions passent par des cadrans, tous ceux qui n’y viennent pas s’en servent de référence, y compris France Agrimer. » Aujourd’hui, la coopérative commercialise 35 000 bovins par an. « En 2024, le nombre de gros bovins vendus est resté stable alors qu’au national, les chiffres montrent un décrochage de 5 ou 6 % sur ce créneau. Sur l’année, nous avons aussi commercialisé + 10 % de veaux, soit 1400 veaux de plus qu’en 2023. » Pour expliquer cette dynamique dans un contexte de décapitalisation, Vincent Lenoir estime que le marché offre « une meilleure valorisation en période de raréfaction de l’offre ». Et d’insister : « Ici, on fait jouer la concurrence. Lors d’une vente à la ferme, il n’y a pas de négociation… »
Paiement comptant
Par ailleurs, le service de ramassage des animaux proposé par le Mol ne cesse de se développer. « C’est un gain de temps pour les adhérents qui n’ont pas à se déplacer et les coûts de transport sont mutualisés. Il y a un forfait à l’animal et un tarif dégressif pour plus de trois animaux. » Les chefs de marché organisent les tournées en fonction des annonces des vendeurs. « Le transport par le Mol concerne près de 70 % des bovins apportés à Lamballe. À Bourg-Blanc, les habitudes sont différentes, la majorité des éleveurs se déplacent. » Dernier atout du cadran que tient à rappeler Vincent Lenoir : « Aussitôt le marché bouclé, l’éleveur reçoit le prix de vente de son animal par SMS et il est payé comptant. »
Toma Dagorn
Site internet du Mol (cotations, fonctionnement, horaires, règles sanitaires…) sur www.molmarches.com
Trois adhérents récompensés
Pour les 50 ans du Mol, une tombola à destination des adhérents a été organisée. Trois d’entre eux, un par site, ont été récompensés. « Nous avons mis en jeu la valeur d’une génisse broutarde, soit 1000 € », précise Vincent Lenoir. Le premier prix de 700 € est revenu à Jérémy Carlo, éleveur à Plestan (22). Le Gaec Ker Ar Creach à Plouarzel (29) et le Gaec Piolot à Plougonven (29) complètent le podium. À la tête de 60 Montbéliardes, Jérémy Carlo apporte 15 réformes et 40 veaux par an. Outre sa satisfaction sur le prix de vente, il y voit aussi un avantage sanitaire : « Personne ne vient sur l’exploitation. Nous amenons nous-mêmes les animaux à Lamballe à 10 minutes de la ferme. »