Le paillage automatique est adapté à l’aire paillée

En 2024, Antoine Boixière décide d’enlever les logettes et de passer ses animaux en aire paillée intégrale. Le système de paillage automatique, en place depuis 2015, est modifié pour s’adapter à ce nouveau système.

éleveur devant pailleuse ASD Shauer - Illustration Le paillage automatique  est adapté à l’aire paillée
Antoine Boixière devant le plateau de stockage de la pailleuse. | © Alexis Jamet - Paysan Breton

En 2015, la SCEA du Tertre Goutte (Pleudihen-sur-Rance, 22) fait le choix d’automatiser le paillage des bâtiments. Elle s’équipe alors avec la Strohmatic de chez Schauer, marque distribuée localement par Tech’Agri Ouest.

Les logettes sont démontées

« Nous souhaitions surtout gagner du temps au quotidien », explique Antoine Boixière, gérant de la structure. « L’aire paillée était entretenue à la pailleuse tandis que les logettes étaient faites à la main. Par ailleurs, je ne voyais pas l’intérêt de mobiliser un tracteur 300 heures par an uniquement pour cette tâche. » Outre le gain de temps, l’éleveur observe également une économie de paille de 50 % par an.

Le fumier produit est également plus sec, ce qui s’avère parfaitement compatible avec l’unité de méthanisation installée en 2018.

Chaque buse est indépendante

En parallèle, la machine élimine la poussière et les impuretés de la paille. « Grâce à cela, nous n’avons plus de problèmes pulmonaires chez les veaux », se réjouit-il.

En juillet 2024, Antoine Boixière fait évoluer son système en retirant les logettes pour passer à une aire paillée intégrale. « Pour faire du lait, il faut davantage de vieilles vaches dans le troupeau », déclare l’éleveur. « Elles démarrent plus vite et passent moins de temps au robot. Pour que mes vaches puissent faire 8 ou 9 lactations, il faut optimiser leur confort et limiter les problèmes de pattes. » Ce changement s’accompagne également d’une réduction du temps de travail : le curage prend désormais deux heures à deux personnes, contre 40 minutes par jour auparavant pour les logettes. « Nous ajustons encore la fréquence de curage », précise l’agriculteur. « Actuellement, nous intervenons une fois par mois, en veillant à ce que la litière ne dépasse pas 30 °C. » Depuis cette transition, Antoine Boixière n’a observé ni augmentation des mammites ni variation du taux de leucocytes. Aujourd’hui, les 110 vaches Prim’Holstein produisent 1,8 million de litres de lait par an.

Un système de paillage plus moderne

Le système de distribution de la pailleuse Stohmatic repose sur une chaîne à pastille qui pousse la paille dans un tuyau perforé. Par gravité, la paille tombe à travers des répartiteurs qui l’étalent uniformément. « Ce système était parfait pour des logettes mais la zone de couverture n’était plus assez large pour une aire paillée », note Antoine Boixière. En 2024, l’éleveur remplace alors son équipement par le modèle ASD de chez Schauer, pour un montant de 200 000 euros. Désormais, 11 buses rotatives à 360° assurent la projection de la paille cinq fois par jour dans le bâtiment. Trois circuits de distribution desservent respectivement les veaux et les génisses, ainsi que les deux lots de laitières. « Contrairement à la chaîne à pastille, chaque buse est indépendante. Tout est paramétrable et contrôlable depuis mon téléphone. » Une partie de l’ancien système Stohmatic a été conservée pour pailler le bâtiment des taries et des animaux préparés au vêlage. Chaque jour, cinq big ballers sont utilisés à la fois pour le paillage et pour l’alimentation du cheptel.

Alexis Jamet

Une paille plus absorbante et plus appétente

Chaque jour, Antoine Boixière place cinq big ballers sur le plateau de stockage. La paille est ensuite démêlée par deux vis sans fin, défibrée à travers une grille de 26 mm, puis dépoussiérée. À la sortie du circuit, les brins mesurent entre 0,5 et 2 cm en moyenne. « Cela améliore considérablement son pouvoir absorbant », souligne-t-il. « Les vaches restent globalement propres. » Le paillage, diffus et silencieux, ne perturbe pas les animaux présents dans le bâtiment. De plus, la paille courte est devenue plus appétente. « Les jeunes animaux l’ingèrent plus facilement, et elle stimule davantage leur rumen. Grâce à cela, nous avons réduit l’âge au vêlage de deux mois, qui est désormais de 20 mois. » La paille destinée à l’alimentation dispose de son propre circuit de distribution qui l’achemine directement jusqu’à la cuisine du robot Vector. Enfin, l’entretien du système reste globalement faible, avec un prix d’entretien d’environ 500 €/an pour 1 000 tonnes utilisées.


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