Dossier technique

Le robot et sa cuisine installés dans un bâtiment existant

Gaec de Trébrun à Pluherlin (56) - Les éleveurs n’ont pas eu à rehausser la charpente de leur bâtiment pour y installer le robot d’alimentation et sa cuisine. Stockés dans différentes cellules, les ingrédients de la ration sont assemblés dans la mélangeuse en poste fixe.

Les éleveurs dans le bâtiment où est situé le robot d'alimentation - Illustration Le robot et sa cuisine installés  dans un bâtiment existant
Christelle et Laurent Danilo devant le robot en attente de remplissage. | © Paysan Breton

Depuis février 2024, le cheptel laitier du Gaec de Trébrun est alimenté par un robot (Jeantil Automatic Feeding). Auparavant, les éleveurs utilisaient une mélangeuse à vis verticale qui était arrivée ‘à bout de course’. « Nous avons réfléchi à plusieurs options pour la remplacer qui ont aussi été chiffrées en mettant dans la balance le temps de travail, les coûts d’énergie, de maintenance, l’usure du matériel… », détaillent Laurent Danilo et sa mère Christelle, les deux associés du Gaec qui compte aussi un salarié à temps plein.

Le robot d’alimentation nous fait gagner du temps

Suite à l’installation de Laurent et Christelle en 2021, l’activité volaille avait été arrêtée sur la ferme pour se concentrer sur le lait. « Les vaches taries et génisses qui restaient auparavant à l’extérieur ont été rentrées dans un poulailler que nous avons réaménagé. Nous mettions environ 4 heures le matin pour nourrir l’ensemble du troupeau avec la mélangeuse. Pour en acquérir une de plus grande dimension, il fallait disposer d’un tracteur plus puissant », ajoute l’éleveur. « Nous avons aussi essayé une automotrice mais je n’étais pas très à l’aise pour la conduire dans les espaces étroits », souligne Christelle Danilo. Comme chacun des associés assure un week-end sur deux, la solution n’a pas été retenue.

En place pour 10 – 15 ans minimum

Leur choix s’est porté sur un robot Jeantil dont la cuisine a été installée dans un bâtiment existant servant aux génisses et au stockage. Le coût a été de 260 000 € sur l’exploitation (variable selon les configurations). Un investissement certes mais « le robot nous fait gagner du temps et il est en place pour 10 – 15 ans minimum. » Le constructeur s’est adapté au bâtiment sans avoir à rehausser la toiture. « Nous avons juste eu à creuser une partie du sol, à refaire de la maçonnerie et à amener l’électricité au cœur de la cuisine. »

Chaque jour, au télescopique, les éleveurs chargent l’ensilage de maïs ou le foin en vrac, dans une cellule à fond mouvant avec démêleur. Deux autres cellules, équipées de démêleurs et de couteaux, accueillent les bottes d’enrubannage ou de foin. « Ce système nous permet de gagner du temps à la récolte de l’enrubannage, l’herbe restant entière. L’an passé, nous en avons réalisé 750 bottes. »

Les ingrédients sont amenés dans le mélangeur en poste fixe via un tapis convoyeur. Stockés dans des silos de 15 tonnes, le tourteau de colza et le maïs grain broyé sont mis dans d’autres cellules de la cuisine, plus petites.

D’autres bacs contiennent les minéraux, le bicarbonate, le sel et l’urée. « Ces ingrédients sont pesés avec plus de précision, aux 100 g près, dans une trémie de prémélange », indique Martin Jeantil, un des dirigeants de l’entreprise Jeantil.

Programmation simple

« Le robot est simple à programmer. Nous pouvons gérer nos rations nous-mêmes. Et les diversifier. Nous en avons actuellement quatre différentes : ration vaches laitières, génisses sevrées, génisses avant IA, vaches taries. L’ordinateur calcule seul les quantités », apprécient les éleveurs. Ils ont fait le choix de programmer la distribution des repas entre 6 h et 17 h.

Le robot fait aussi office de repousse-fourrage. Il est guidé par un fil ancré dans le sol et par technologie RFID (simple et fiable), il ouvre les portails automatiques et stoppe sa route devant un obstacle. « Il nous envoie un SMS en cas de problème », indiquent les éleveurs. Le programme informatique est localisé sur l’exploitation. Côté entretien, « nous avons juste à nettoyer et graisser le matériel et à vérifier la tension des chaînes. »

un robot d'alimentation en cours de distribution dans une stabulation
Le robot est guidé par 
un fil ancré dans le sol 
et par technologie RFID.

Deux visites de contrôle par an

« Nous nous chargeons de l’installation en nous adaptant à toutes les configurations d’exploitation, à toutes les rations. C’est l’éleveur qui décide de la manière d’alimenter son troupeau. Plusieurs tailles de cuves sont possibles sur le robot : 4 m3 comme sur le Gaec de Trébrun ou 5 m3 », précise Martin Jeantil. « Un SAV (service après-vente) est disponible 7 jours sur 7. Nous effectuons aussi deux visites par an pour contrôler le matériel, les capteurs, pour s’assurer de la sécurité. »

Agnès Cussonneau

800 L en plus par vache laitière

La moyenne d’étable annuelle qui atteint désormais 9 800 L a augmenté d’environ 800 L/VL grâce à des rations fraîches, équilibrées et précises. « Et nous n’avons plus de perte de fourrage, plus de refus. De ce fait, nous pensons faire davantage de maïs grain à l’avenir. » Les éleveurs observent aussi de meilleures croissances sur les génisses et ont moins de soucis sur les vêlages, moins de fièvres de lait, de meilleurs débuts de lactation du fait de la ration taries qui est désormais calée. Deux robots DeLaval assurent la traite des 115 vaches laitières. La SAU de 155 ha comprend principalement des prairies, du maïs et du blé. Les vaches pâturent de mars à novembre, selon les conditions météo.

Le robot ouvre les portails automatiques et stoppe sa route devant un obstacle.


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