« L’homme et la nature peuvent cohabiter de manière pacifique »

Interview Louis de Redon, agronome et docteur en biologie, intervenant lors d’une conférence à Baden*, soutient qu’une cohabitation constructive entre l’homme et la nature est possible, grâce à une approche scientifique et juridique.

Personnes nettoyant une rivière - Illustration « L’homme et la nature peuvent cohabiter de manière pacifique »
Au niveau environnemental, la loi découle souvent d’actions citoyennes. | © The Origin 33 - stock.adobe.com

La nature est-elle en danger ? Actuellement, nous vivons la 6e crise de biodiversité. Ces crises ont toujours été liées à un changement climatique ; la dernière suite à une météorite qui a frappé la Terre et débouché sur un hiver permanent, avec, pour conséquence, la disparition des dinosaures. La biodiversité se reconstituera après la crise, différemment de maintenant mais elle s’en sortira ; l’humanité c’est moins sûr. Idem pour nos cousins évolutifs que sont les autres mammifères. L’Homme est apparu il y a 300 000 ans. Mais il reste quelques milliards d’années au système solaire. L’enjeu n’est pas de sauver la nature, mais de sauver l’homme. L’urgence écologique nous condamne à réussir Comment faire pour que le vivant survive au changement ? Il y a deux visions : on peut créer des réserves naturelles, comme on l’a fait depuis quelques décennies. Une zone humide est intéressante pour la biodiversité, pour le stockage du carbone…, donc il faut conserver. C’est très bien, mais il y a un risque que, dans cinquante ans, elle n’existe plus, malgré l’action du droit et à cause du changement climatique. La vision intégrative est plus pertinente, on ne sépare pas l’homme de la nature. Ça commence à se faire, dans les villes par exemple (plantations d’arbres adaptés, aménagements d’espaces verts…). Le cadre juridique est-il adapté ? Le droit reste très conservateur. Ce qui peut poser la question de son efficacité. L’homme doit quitter sa nature de chasseur-cueilleur, de prédateur, pour revêtir le costume de citoyen responsable guidé par le droit et non plus par l’instinct. En général, le parlement vote une loi et le citoyen s’y plie. Au niveau environnemental, la loi découle souvent d’actions citoyennes : principe pollueur-payeur, reconnu après l’Erika, principe de précaution (incertitudes sur les OGM), principe de prévention (risques connus pouvant…

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