Samedi 18 janvier, la Coordination rurale (CR) des Côtes d’Armor a organisé son rendez-vous de campagne à Châtelaudren-Plouagat. L’occasion de présenter ses candidats et son programme. « Notre équipe est marquée par un vrai renouvellement, seules six personnes s’étaient déjà présentées en 2019 », a introduit Vincent Lambert, tête de liste cette fois. « Avec des agricultrices et agriculteurs de 29 à 66 ans, nous représentons différentes générations et un maximum de filières du territoire. »
Les représentants de la Coordination rurale veulent remporter le scrutin et être porteurs de changement pour que demain « la Chambre d’agriculture soit vraiment la maison des agriculteurs ». L’aviculteur de Callac ne veut plus voir « les gens dans la rue ou sur les ronds-points ». Il pense se battre pour « maintenir le nombre d’exploitations et y ramener du revenu ». À ses côtés, Francis Prigent, candidat également poursuit : « La profession a perdu son allant, son moral. » L’éleveur estime qu’il est temps « d’œuvrer à remettre la main sur la maîtrise de la production. Des OP transversales permettraient par exemple de peser sur le marché. Nous devons être payés pour notre travail. Ce n’est pas aux industriels de commander dans la cour des fermes. » Et Vincent Lambert d’enfoncer le clou : « Si les jeunes ne peuvent pas gagner leur vie, nos exploitations n’auront plus aucune valeur sans repreneur. »
Remporter trois départements
Invité, Joseph Martin, responsable régional de la CR Bretagne, est revenu sur l’enjeu. « Depuis la régionalisation, il n’y a plus de décision dans les Chambres territoriales départementales. Mais elles demeurent des relais pour remonter des idées à défendre. Mais la CR doit avoir l’ambition forte de remporter trois départements bretons pour avoir un vrai pouvoir. » Pour le Bretillien, prendre la tête de la Chambre régionale permet d’être en lien direct avec des partenaires institutionnels comme l’Administration et la Région pour porter un modèle agricole basé sur la défense des prix. « Nous sommes des libéro-sociaux, pas des interventionnistes à tous crins. La France, premier pays agricole d’Europe, a la capacité de nourrir 200 millions de personnes, pas question donc de fermer nos portes. Pourtant, elle est déficitaire en volaille ou en fruits et légumes. Si nous ne sommes par partisans de la décroissance, nous défendons la préférence communautaire. »
Toma Dagorn
« Des agriculteurs indépendants »
« Des prix rémunérateurs de la part des industriels, un cadre qui ne laisse pas rentrer la finance dans le capital des exploitations qui serait synonyme d’asservissement, du crédit d’impôt sur les charges sociales, un contrôle renforcé sur les produits importés et une agriculture sortie de tout accord de libre-échange… » Véronique Le Floc’h, présidente de la CR nationale, est intervenue pour porter « un modèle d’agriculture familiale – ni tourné vers l’idéologie, ni vers le business – d’agriculteurs libres et indépendants ».