Réagir en fonction du marché
Moïse Blin – Coordination rurale 35
Ce qui est certain, c’est que les industriels sont tous d’accord pour ne pas communiquer sur leurs stocks, ce qui informerait sur l’état du marché. C’est ce que nous demandons à la CR et au travers de l’EMB (European Milk Board) : une régulation du marché proactive pour prévenir les crises, être en mesure de ralentir et d’accélérer la production selon le marché.Soulignons par ailleurs que ce sont les éleveurs les plus éloignés des circuits de collecte qui sont laissés-pour-compte.C’est inacceptable quand on repense à l’obligation d’être collecté qui existait avant la fin des quotas.
Les OP pour trouver des solutions
Johann Conan – JA-FDSEA 56
C’est vrai que les annonces de Lactalis de ne plus collecter certains éleveurs ont inquiété. Il n’est pas normal de laisser brusquement des producteurs sur le carreau. Heureusement que des OP existent et dialoguent avec les dirigeants des laiteries pour trouver des solutions. Les groupements de producteurs sont aussi développés en porc et volaille. Avec les coopératives, les relations sont plus faciles, même si la conjoncture peut créer des difficultés sur les prix. Globalement, nous devons avoir confiance dans notre capacité à produire du lait en Bretagne.
Réguler la production
Thomas Madec – Confédération paysanne 22
La régulation par des mesures collectives (organisations de producteurs), publiques (quotas), est en mesure d’apporter une transparence dans les marchés et les relations commerciales des différents maillons. Des OP par bassin de production et non par industriel apporteraient également de la régulation efficace et juste face aux acheteurs.Par ailleurs, un prix plancher ou un prix de référence donnerait une linéarité dans les prix d’achat et enrayerait la spirale infernale de la guerre des prix et sur-marges.
Pour reconquérir des marchés, les filières œuf et volaille de chair ont besoin de construire des bâtiments. Faut-il faciliter ces investissements et comment le cas échéant ?
Simplifier les procédures
Dans un contexte où les bâtiments sont vieillissants, il est nécessaire de faciliter les investissements pour les filières avicoles afin de répondre aux enjeux de l’autonomie alimentaire. Ces investissements doivent d’ailleurs être facilités pour les filières de l’élevage en général. Aujourd’hui, investir dans de nouveaux projets d’élevage est une procédure lourde qui se doit d’être simplifiée administrativement. Les prix doivent également être sécurisés et garantis sur toute la durée d’investissement.
Élodie Guillotel – JA 56
Vigilance au sur-investissement
Nous n’avons pas de vision d’avenir pour les productions hors sol. Plus d’1 poulet sur 2 est importé, sans respect des normes qui nous sont imposées. Notre plus gros problème aujourd’hui ce sont ces importations, dans un contexte de concurrence déloyale. Faut-il produire ce que le consommateur veut, continuer à monter en gamme ? Augmenter nos coûts de production alors qu’en même temps, le consommateur continue à acheter un produit qu’on lui propose en rayon toujours moins cher ? Attention au sur-investissement… L’aide à l’investissement devrait être fléchée sur la reprise, la rénovation et l’énergie…
Vincent Lambert – Coordination rurale 22
Il faut favoriser les petites structures
Il faut surtout faciliter les investissements pour favoriser l’installation de petites structures hors des zones de concentration avicole. Cela peut aider à redynamiser une filière fragilisée et réduire drastiquement les déplacements pour diminuer la pression maladie. Il est indispensable de s’adresser à de nouveaux porteurs de projet dont la majorité n’est d’ailleurs pas issue du milieu agricole. Ces derniers se tournent généralement vers des structures à taille humaine, en bio ou en plein air, avec des valorisations locales. Aujourd’hui, investir 500 000 € dans un bâtiment pour se lancer ne fait plus rêver.
Arnaud Robin – Confédération paysanne 56