Tel un roi déterminé à imposer sa loi, Trump a investi la Maison Blanche avec l’allégeance des milliardaires et sous les hourras des populistes. Une ambition claire éclaire son mandat : restaurer la grandeur de l’Amérique. Mais une autre flamme l’anime : un esprit de revanche et de vengeance. Ceux qui osent penser différemment, lui résister ou qui, à ses yeux, l’auraient méprisé, en paieront le prix. Pour atteindre ses objectifs, celui qui a troqué son habit républicain pour le costume de conquérant MAGA* n’hésite devant aucun moyen, aussi extravagant qu’il puisse paraître vu d’Europe.
L’agriculture française doit-elle redouter les décisions du nouveau président américain ? Selon FranceAgriMer, les États-Unis sont le premier marché hors Union européenne, avec 5,2 milliards d’euros d’exportations, soit 5,6 % du total. Si Trump n’a pas encore spécifiquement ciblé les produits européens, les mesures envisagées contre le Mexique et le Canada laissent entrevoir une possible hausse des droits de douane de 4,2 % à 25 %. Cela entraînerait une taxe supplémentaire d’un milliard d’euros, soit 20 % de la valeur des exportations françaises. Une telle taxation réduirait leur compétitivité, provoquant des surplus sur le marché européen, au risque de déstabiliser ce dernier.
L’agriculture pourrait également subir des effets indirects non négligeables. En exigeant que l’Europe augmente son financement de l’Otan ou prenne davantage de responsabilités en Ukraine, Trump pourrait forcer l’UE à des choix budgétaires défavorables au secteur agricole. Cette injonction stimulerait-elle l’Europe à se libérer du joug américain et à bâtir un projet solide en phase avec ses valeurs démocratiques fondatrices ? « Là où il y a une volonté, il y a un cap », disait un responsable professionnel breton célèbre.
* MAGA : Make America Great Again