« Nous venons de construire des jardins d’hiver de 400 m2 sur nos 2 poulaillers de 1 000 m2 datant de 1991 pour le premier et de 1994 pour le second. Nous augmentons la surface d’élevage de 40 % sans augmenter le nombre d’animaux », explique Loïc Lepage, jeune retraité actif dont l’élevage situé sur Iffendic (35) est aujourd’hui piloté par son épouse Chantal, leur fils Alexandre et leur gendre Ludovic Perrin. La production avicole principale est la dinde facilitant l’organisation du travail avec son cycle long de 20 semaines qui diminue le nombre de vides sanitaires et le pic de travail qu’il génère. « Pour ces raisons, nous préférons la dinde au poulet car nous avons un atelier porc de 180 truies, 1 500 places d’engraissement sur paille et 175 ha de SAU. Malgré tout, nous ne refusons pas de faire du poulet si le marché est demandeur ou si cela facilite notre organisation de caler un lot plus court », indique Loïc Lepage.
Répondre à la demande du marché
Les éleveurs ont investi dans les jardins d’hiver pour répondre à la demande du marché. Ils en ont profité pour rénover les poulaillers : « Nous sommes sur une ventilation dynamique avec ventilation longitudinale. Nous avons mis des panneaux sandwich comme longs-pans, installé des fenêtres et des trappes d’entrée d’air Fancom. Nous avons créé de grandes trappes de sortie vers le jardin d’hiver. Nous avons installé de gros joints pour assurer une bonne étanchéité de ces trappes, ce qui est primordial avec une ventilation dynamique. Les ventilateurs en pignon ont été conservés et des nouveaux ont été rajoutés pour atteindre une puissance de 180 000 m3/h », décrit Loïc Lepage.
Ouverture des trappes à 6 semaines
Le jardin d’hiver est ouvert aux dindes à partir de 6 semaines et le restera en continu jusqu’à la fin du lot. Le poulailler est en ventilation longitudinale jusqu’à 6 semaines, il reste en dynamique à l’ouverture du jardin d’hiver. « Avec les grandes trappes, la surface d’entrée d’air augmente, la vitesse d’air baisse mais nous conservons notre capacité à bien ventiler. Le besoin en renouvellement d’air est moindre puisque la densité passe de 7,5 dindes /m2 à 5,3/m2. »
L’investissement total pour construire un jardin d’hiver est de 103 000 € (jardin d’hiver, rénovation des longs-pans, fenêtres, trappes, ventilateurs) hors sol bitumé. « Les éleveurs bénéficient d’une aide directe que nous ne pouvons pas donner actuellement car le montant est en révision en fonction de l’inflation et de l’évolution des taux d’intérêt. Ils vont aussi avoir une plus-value sur la tonne de poids vif de 20 €/tonne puisqu’ils rentrent maintenant dans la charte Nature d’éleveurs », précise Alain Salmon, responsable technique et commercial volaille de chair des Ets Michel.
Nicolas Goualan
24 €/m2 pour bitumer le sol
Le sol des poulaillers est bitumé depuis plusieurs années et c’est donc naturellement que les éleveurs ont choisi d’en faire autant pour les jardins d’hiver. « On ne voulait pas de béton car cela met un an pour vraiment sécher. Le bitume coûte moins cher en terrassement et il n’y a pas de joints de dilatation qui peuvent créer des soucis sanitaires », note l’éleveur. Le bitume réalisé par la société Eurovia a coûté 24 €/m2 hors terrassement. « Le bitume n’est pas lavé à la haute pression. Lors du vide sanitaire, nous lavons la coque avec le fumier qui absorbe l’eau. Le poulailler est ensuite curé. Nous relavons rapidement la coque et le sol est alors balayé à l’aide d’une balayeuse sur le télescopique. La désinfection se fait au canon à mousse pour la coque et à la soude caustique liquide pour le sol, appliquée avec un pulvérisateur attelé sur le tracteur. »