Au Gaec des Chapuis, exploitation familiale à trois associés – Daniel Waldner et ses deux fils, Cyril et Mathieu – on produit 1,8 million de litres du lait livrés à la coopérative C’est qui le patron ?!, ainsi que des volailles Label rouge (Volailles fermières de l’Ain) et génisses croisées à l’engraissement, sur une SAU de quelque 315 ha (blé, maïs, orge, pâturages…). Le bâtiment comprend 200 places pour les Montbéliardes en production, soit 189 logettes matelas ainsi qu’une aire paillée de 10 à 15 places pour les vaches qui nécessitent une attention particulière. Les vaches sortent en pâture, respect du cahier des charges oblige, sur une vingtaine d’hectares répartis en plusieurs îlots, dont une partie accolée au bâtiment.
Les associés, qui avaient opté en 2012 pour une salle de traite rotative de 36 places, décident il y a deux ans de repenser leur système et se rendent en Allemagne dans l’objectif de trouver un système de traite qui leur permette de gérer le troupeau laitier à une seule personne, en prévision du départ en retraite de Daniel dans quelques années. « Le but étant aussi que les années qui lui restent à travailler soient confortables pour lui et qu’il n’y ait plus cette contrainte de la traite », explique Mathieu Waldner. Et son frère d’ajouter : « On s’était tourné dans un premier temps vers le roto robotisé Dairy Q, mais finalement nous avons choisi le batch milking, non seulement car il est moins onéreux mais aussi plus adapté au nombre de vaches. »
Car jusqu’ici le roto nécessitait une contrainte de main-d’œuvre importante, à raison de cinq heures quotidiennes de traite à deux. Le but était de pouvoir libérer du temps, des week-ends sans contraintes et avoir de la souplesse de travail. Pour l’éleveur, « l’idée est de rester à l’avenir à deux sur la ferme. Sans les robots, il aurait été nécessaire à terme d’embaucher, sauf qu’un salarié ne serait pas suffisant et notre objectif n’est pas de gérer du personnel, mais de pouvoir gérer au maximum notre travail en toute autonomie, et garder un confort et une souplesse de travail. »
Depuis l’été dernier, l’exploitation est ainsi passée en système batch milking, avec huit robots. Et Mathieu de préciser : « L’objectif était de traire des lots de vaches avec des robots tout en gardant la stratégie du roto, avec des créneaux de présence et de surveillance strictes, tout en ayant des plages horaires où l’on sait qu’il n’y a pas de vaches dans les robots, on peut partir dans les champs et dormir tranquille la nuit, sans la moindre contrainte. »
En pratique, un système de barrières automatiques permet de débuter la traite sans la présence des éleveurs, dès 3 h 15 le matin. Les vaches investissent à leur rythme les huit robots et l’éleveur arrive une heure plus tard pour stimuler les quelques retardataires à rejoindre l’aire d’attente. À 7 h 30 la traite et terminée et le lait collecté par le laitier. L’après-midi, les barrières s’ouvrent à nouveau à 14 h 30 pour un deuxième cycle, jusqu’à 18 h 30 – 19 h.
Huit box équipés d’un système easy way permettent aux vaches de ressortir devant les robots et de sortir en toute quiétude pour laisser la place aux suivantes. De nombreux bénéfices à la clé pour l’éleveur : « Cela nous libère énormément de temps : une seule personne pour surveiller et gérer le troupeau, et puis une fois que les vaches sont dans l’aire d’attente, cela me laisse le temps d’aller distribuer l’alimentation, et sans avoir besoin de courir ou s’épuiser. La mise en route s’est très bien passée, c’est une grosse satisfaction. »
Patricia Flochon
Performance et adaptabilité
Pourquoi partir sur un système GEA ? L’exploitation avait déjà un roto GEA. Satisfaits par la qualité du matériel, les associés ont donc maintenu leur confiance en la marque : « Partir sur un système performant, en sachant que l’on peut s’appuyer sur des gens qu’on connaît et qui sont compétents, c’est rassurant », insiste Mathieu Waldner. Particularité : sur les huit DairyRobot R9500, sept sont positionnés à plat, sans fosse à l’arrière, le dernier étant polyvalent (avec fosse), adapté aux vaches nécessitant des soins. La production avoisine 9 000 kg-9 200 kg par vache, avec une ration de base à l’auge composée de paille, foin, ensilage d’herbe, correcteur azoté, farine et ensilage de maïs, équilibrée à 28 kg.