Installé depuis 1988 à Guilliers (56), Thierry Duval a été rejoint en 2023 par son fils Gwen, aujourd’hui âgé de 23 ans. « L’installation n’a pas été facile », se souvient l’éleveur. « L’exploitation représente un capital important et le rachat des parts peut vite chiffrer. De plus, les banques ne croient pas vraiment aux élevages en bovins viande, dont la rentabilité se construit sur le long terme, au moins 20 ans. Pourtant, ici, 90 % de notre production est contractualisée. » En parallèle, la décapitalisation de l’élevage se poursuit, avec un recul plus marqué du cheptel bovin viande que du cheptel bovin lait. « Je suis pourtant convaincu que l’élevage doit continuer d’exister en Bretagne », lance l’agriculteur.
Sans éleveurs bretons, pas de souveraineté alimentaire
Plusieurs outils disponibles
« Sans éleveurs bretons, pas de souveraineté alimentaire », insiste Arnaud Lecuyer, vice-président de la Région Bretagne. Depuis l’année dernière, la Région déploie plusieurs aides et dispositifs pour faciliter la transmission et l’installation de jeunes agriculteurs. « Si on ne réussit pas la transmission, c’est tout le modèle qui s’écroule », affirme Arnaud Lecuyer. Parmi ces aides, Gwen Duval a par exemple pu bénéficier d’une aide à l’investissement. Cette dernière a notamment financé une partie de l’extension du bâtiment des vaches, ajoutant 40 places supplémentaires pour les mères et leurs veaux. « L’aide a été de 78 000 euros pour un montant total de 230 000 € », précise Thierry Duval. La Région propose aussi un prêt à taux zéro ainsi qu’un diagnostic visant à renforcer l’attractivité des exploitations, baptisé Agri Transmission.
Communiquer sur le métier
« Il est aussi de notre devoir de redorer le blason de l’agriculture », ajoute Arnaud Lecuyer. « L’élevage breton doit être vu comme un secteur positif et vertueux, constitué d’entreprises à taille humaine, et non comme un modèle de fermes usines ultra-intensives. » À titre d’exemple, le Gaec Ejenruz possède une Faf lui permettant d’être quasiment autonome pour l’alimentation des bovins, seul le colza étant acheté. Le toit de l’extension du bâtiment a quant à lui été équipé avec des panneaux photovoltaïques. « Ces infrastructures rendent notre exploitation plus attractive pour un potentiel salarié », ajoute Thierry Duval.
Alexis Jamet
Angus et Ejendu
Le Gaec Ejenruz possède un cheptel de 100 mères limousines. Chaque année, ce sont environ 46 tonnes de viande qui sortent de l’exploitation. Les éleveurs élèvent également une vingtaine de croisés Angus et engraissent depuis peu des bœufs pour la filière Ejendu.