La marge bovin viande des éleveurs allaitants spécialisés progresse de près de 15 % en deux ans. En 2022-2023, avec des marges céréales au plus haut, les revenus augmentent largement dans nos systèmes allaitants bretons (clôtures juil. 22 – juin 23). Un an plus tard, la hausse des charges de structure de 10 %, à laquelle s’ajoute la baisse des marges céréales, fait chuter les revenus : -26 % chez les naisseurs (N) et -45 % en naisseur-engraisseur (NE).
+15% de progression de La marge bovin viande en deux ans
Hausse de l’ensemble des charges de structure
Le coût de la main-d’œuvre, lié aux charges sociales exploitant, augmente de 25 % en système NE et de 32 % en système N. L’inflation gonfle l’ensemble des autres postes de charges de structure (mécanisation, coûts énergétiques et foncier en particulier).
Notons que les amortissements bâtiments progressent de près de 22 % en système NE. Le taux d’endettement se stabilise autour de 37 %.
Sur les clôtures comptables à venir, les marges céréales 2024, impactées par de moins bons rendements, seront de nouveau plus faibles. Les marges bovins viande devraient progresser grâce à l’amélioration des prix de vente des animaux et à la diminution du coût alimentaire.
Prix des animaux en hausse
Des niveaux records de prix de vente des animaux sont atteints début 2025 avec quasiment 5,80 €/kg de carcasse pour le JB R et plus de 5,60 € par kilo de carcasse pour les vaches de réforme R (Cotations S3 de 2025, GEB-Idèle d’après FranceAgriMer).
Ces bons prix de vente devraient se combiner avec la baisse des coûts alimentaires dont le pic a été atteint en 2023-2024. Rappelons que ces cours élevés sont causés par des difficultés structurelles d’approvisionnement, ce qui risque à terme de déstabiliser la filière.
Il est nécessaire pour les éleveurs de se prémunir du risque sanitaire, via la vaccination, afin d’atteindre de bonnes marges viande en 2024-2025.
Mélanie Gautier / Cerfrance Bretagne
Une baisse de la disponibilité
La décapitalisation du cheptel bovin et les épisodes sanitaires renforcent le manque d’animaux sur un marché européen déjà en tension. Dans l’est de la France, les problèmes d’avortements et de fertilité liés à la MHE (maladie hémorragique épizootique) et à la FCO (fièvre catarrhale ovine), accentuent la baisse du nombre de naissances (-10 %). La disponibilité est d’autant plus limitée en broutard avec la relocalisation de l’engraissement en France et la baisse de l’export vers les voisins européens.