Élever des vaches allaitantes en pays légumier

À la tête d’un élevage de Limousines à Saint-Pol-de-Léon (29), Hervé Merrer concilie production horticole et suivi de son troupeau, avec de forts pics de travail au printemps et en été.

Hervé Merrer avec des vaches Limousines - Illustration Élever des vaches allaitantes  en pays légumier
L'éleveur a présenté ses animaux lors de l'assemblée générale de Limousine Finistère. | © Paysan Breton FP

Parti d’une exploitation exclusivement dédiée à l’horticulture à son installation en 2001, Hervé Merrer s’est diversifié et a commencé à élever des vaches « uniquement par plaisir. J’ai démarré par 3 Limousines, puis le troupeau a augmenté au fil du temps », a-t-il expliqué lors de l’assemblée générale de l’association Limousine Finistère.

Échanger du foncier pour produire des dérobées

Depuis, sur la ferme de 60 ha de Saint-Pol-de-Léon (29), 96 vêlages ont eu lieu l’année dernière, avec toujours en parallèle l’activité de production de plantes. Ce travail est très saisonnier, notamment « en mars, avril et mai, puis une quinzaine de jours autour de la Toussaint. L’été, il n’y a plus rien dans les serres, je suis disponible pour les vaches : les serres ne redémarrent que fin juillet ». En 2024, les vêlages ont démarré au 17 juin ; le gros des mises bas a eu lieu en juillet, avec 45 naissances, pour se terminer à la mi-août.

Déléguer pour gagner du temps

Dans ce secteur à forte présence de cultures légumières, l’éleveur pratique des échanges de foncier pour faire des dérobées. Des couverts végétaux à base de RGI et de 4 trèfles différents sont semés au printemps, puis fauchés et récoltés en enrubannage avant la réintroduction de légumes. « C’est une source de matière sèche intéressante, les trèfles se développent avec la chaleur et ne reviennent pas une fois la parcelle fauchée », note-t-il. Le coût alimentaire du troupeau est de 454 €/UGB/an, un montant « élevé, car l’implantation des mélanges fourragers est coûteuse, en comparaison à une prairie implantée pour plusieurs années, qui permettra plusieurs passages de fauche ou de pâturage », analyse Hélène Chancerelle, conseillère viande bovine à la Chambre d’agriculture. En moyenne, sur la région, ce coût alimentaire est estimé à 350 €/UGB/an, selon le réseau d’élevage Bretagne-Pays de la Loire. 90 % des travaux des champs sont délégués, « ce qui engendre aussi un coût, mais fait gagner du temps ». Au niveau du chargement à l’hectare, il se situe sur la moyenne régionale à 1,8 dans un système naisseur-engraisseur de JB avec achat. « Il est ici de 3 UGB/ha de SFP. Ce chargement est très fort mais fonctionne avec les pratiques actuelles ».

Hervé Merrer diminue enfin le coût des concentrés de la ration : les céréales produites sont autoconsommées, le colza grain cultivé sur les terres de la ferme est livré à la moisson puis récupéré sous forme de tourteau gras (Méga colza). Au final, le coût de ces concentrés s’établit à 236 €/UGB/an.

Fanch Paranthoën

Un fort taux de renouvellement

Côté reproduction, toutes les génisses sont inséminées. L’âge au 1er vêlage est de 34 mois, l’IVV est de 367 jours. Aussi, le taux de renouvellement du troupeau est élevé, de 30 % en moyenne (33 % en 2024). « Il n’y a pas de vieilles vaches, donc moins de risques et de problèmes de reproduction. Les animaux sont en adéquation avec les demandes du marché (Label rouge limousin) », rappelle Hélène Chancerelle.


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