La conservation des sols rassemble

Premier bilan pour le dispositif régional ACS s’attachant à accompagner financièrement et techniquement vers des pratiques d’agriculture régénérative : 93 Bretons engagés pour plus de 10 000 ha concernés.  

Des agriculteurs dans un champ de colza en hiver.  - Illustration La conservation des sols rassemble
Visite d’essais variétaux de trèfles en culture de colza associé chez Quentin Lebrun à Maël-Carhaix. | © Toma Dagorn - journal Paysan Breton

Mercredi 5 février, les acteurs et partenaires du dispositif régional ACS pour Agriculture de conservation des sols se sont retrouvés à Saint-Nicolas-du-Pélem (22) pour un point d’étape. « C’est un projet unique en France associant fonds privés et publics pour accompagner à grande échelle, financièrement et techniquement, des agriculteurs dans une transition vers des pratiques régénératives du sol », ont rappelé Bernard Giraud et Jean-Pierre Rennaud, cofondateurs de Livelihoods Venture, fonds travaillant depuis 2012 sur la restauration des écosystèmes dans le monde sur la base de l’économie carbone. « En s’appuyant sur l’expérience de pionniers locaux, le projet vise quatre objectifs : la réduction du travail du sol, la couverture permanente et la biomasse apportée au sol, la rotation diversifiée des cultures et la réduction des intrants. »

98 % des surfaces désormais
en non-labour

Soutien financier contre prise de risques

Anne Guézengar, du service Agronomie à la Chambre d’agriculture Bretagne, encadre l’équipe de quatre conseillers, un par département, assurant le suivi et l’animation du dispositif sur le terrain. Elle a fait le bilan de 2024, quatrième année de déploiement du dispositif d’agriculture régénérative. « Au total, de 2021 à 2023, 93 exploitations se sont engagées représentant une surface de 10 530 ha éligibles. » Et de poursuivre : « Sur 2023, nous avons relevé 97 % des surfaces couvertes, soit 737 ha de plus qu’en 2022, et 2 316 t de carbone de plus stockées. 98 % des surfaces étaient désormais conduites en non-labour. L’IFT 2023 moyen baisse de 0,12 pour se situer à 2,98. » L’engagement dans les pratiques et les progrès sont mesurés donnant droit à une contrepartie financière qui peut atteindre 80 €/ha pour un plafond annuel de 7 500 € par exploitation. « L’agriculture de conservation est complexe et demande un savoir-faire. Il peut aussi y avoir des échecs. Il est donc normal qu’il y ait un soutien », a insisté Olivier Allain, conseiller régional. « Cette contribution financière vient conforter les gens qui s’engagent et amortir les risques d’un projet qui s’inscrit dans le temps long, 10 ans ici. »

Sur 2024, 574 593 € ont été engagés dans le dispositif. 70 % financés par la Région, le reste par le fonds Livelihoods. Les agriculteurs signataires ont ainsi reçu en moyenne 69 € / ha, montant déterminé à partir des résultats de suivi 2023.

Toma Dagorn

Un appui technique précieux

Proche en termes de climat et de paysage de sa Belgique natale, Quentin Lebrun voit la Bretagne comme une « région d’avenir vis-à-vis du changement climatique ». Passionné d’agronomie, il s’est installé en grandes cultures en 2018 à Maël-Carhaix (22). « Les deux premières années, j’ai gardé le labour pour sécuriser… » En 2021, il a adhéré au dispositif ACS. « L’appui technique de la Chambre d’agriculture est important pour ne pas démarrer de zéro et se former. Le levier financier permet d’oser plus de choses. » Il teste désormais le semis direct.


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