Mercredi 5 février, les acteurs et partenaires du dispositif régional ACS pour Agriculture de conservation des sols se sont retrouvés à Saint-Nicolas-du-Pélem (22) pour un point d’étape. « C’est un projet unique en France associant fonds privés et publics pour accompagner à grande échelle, financièrement et techniquement, des agriculteurs dans une transition vers des pratiques régénératives du sol », ont rappelé Bernard Giraud et Jean-Pierre Rennaud, cofondateurs de Livelihoods Venture, fonds travaillant depuis 2012 sur la restauration des écosystèmes dans le monde sur la base de l’économie carbone. « En s’appuyant sur l’expérience de pionniers locaux, le projet vise quatre objectifs : la réduction du travail du sol, la couverture permanente et la biomasse apportée au sol, la rotation diversifiée des cultures et la réduction des intrants. »
98 % des surfaces désormais
en non-labour
Soutien financier contre prise de risques
Anne Guézengar, du service Agronomie à la Chambre d’agriculture Bretagne, encadre l’équipe de quatre conseillers, un par département, assurant le suivi et l’animation du dispositif sur le terrain. Elle a fait le bilan de 2024, quatrième année de déploiement du dispositif d’agriculture régénérative. « Au total, de 2021 à 2023, 93 exploitations se sont engagées représentant une surface de 10 530 ha éligibles. » Et de poursuivre : « Sur 2023, nous avons relevé 97 % des surfaces couvertes, soit 737 ha de plus qu’en 2022, et 2 316 t de carbone de plus stockées. 98 % des surfaces étaient désormais conduites en non-labour. L’IFT 2023 moyen baisse de 0,12 pour se situer à 2,98. » L’engagement dans les pratiques et les progrès sont mesurés donnant droit à une contrepartie financière qui peut atteindre 80 €/ha pour un plafond annuel de 7 500 € par exploitation. « L’agriculture de conservation est complexe et demande un savoir-faire. Il peut aussi y avoir des échecs. Il est donc normal qu’il y ait un soutien », a insisté Olivier Allain, conseiller régional. « Cette contribution financière vient conforter les gens qui s’engagent et amortir les risques d’un projet qui s’inscrit dans le temps long, 10 ans ici. »
Sur 2024, 574 593 € ont été engagés dans le dispositif. 70 % financés par la Région, le reste par le fonds Livelihoods. Les agriculteurs signataires ont ainsi reçu en moyenne 69 € / ha, montant déterminé à partir des résultats de suivi 2023.
Toma Dagorn
![Tréfle et colza](https://www.paysan-breton.fr/wp-content/uploads/2025/02/23311.HR-600x800.jpg)
![Un groupe de personnes dans un champ de colza en hiver](https://www.paysan-breton.fr/wp-content/uploads/2025/02/23312.HR-1067x800.jpg)
Un appui technique précieux
Proche en termes de climat et de paysage de sa Belgique natale, Quentin Lebrun voit la Bretagne comme une « région d’avenir vis-à-vis du changement climatique ». Passionné d’agronomie, il s’est installé en grandes cultures en 2018 à Maël-Carhaix (22). « Les deux premières années, j’ai gardé le labour pour sécuriser… » En 2021, il a adhéré au dispositif ACS. « L’appui technique de la Chambre d’agriculture est important pour ne pas démarrer de zéro et se former. Le levier financier permet d’oser plus de choses. » Il teste désormais le semis direct.