La transformation amène de la valeur

Les volumes passés dans l’atelier de transformation de la ferme du Chalet, lancé il y a 2,5 ans, ont largement dépassé les projections des éleveurs. Particularité sur l'élevage, un lot de vaches est trait au robot, l'autre en salle de traite.

Les éleveurs devant des vaches en exposition sur la ferme - Illustration La transformation amène de la valeur
La famille Mancel et les deux salariés de l’élevage (à gauche) lors de la porte ouverte. | © Agnès Cussonneau - Paysan Breton

Lors de l’assemblée générale d’Holstiva, les participants ont pu visiter le Gaec du Chalet à Acigné (35) où le président du syndicat Prim’Holstein d’Ille-et-Vilaine, Gwendal Mancel, est associé avec ses parents Christelle et Pascal depuis 12 ans. Son frère Gurvan les a rejoints en 2021. C’est à ce moment que l’exploitation est passée en bio, dans l’objectif de mieux valoriser le lait.

Forte demande en restauration collective

Aujourd’hui, le Gaec produit 850 000 L de lait avec 105 vaches laitières, 45 000 L sont donnés aux veaux. En septembre 2022, les associés ont commencé à transformer du lait avec un objectif de 35 000 L sur 3 ans. « Finalement, nous en valorisons 120 000 L aujourd’hui. Cela fonctionne beaucoup par le bouche-à-oreille. Nous avons commencé par des fromages puis des yaourts, du fromage blanc, skyr et riz au lait. La demande est forte, surtout en restauration collective. Nous travaillons avec Terres de Sources, démarche initiée par la Collectivité Eau du bassin rennais, visant à améliorer la qualité de l’eau. Ils nous achètent les produits puis se font payer en retour », précise Pascal Mancel.

120 000 L transformés en produits laitiers

Les producteurs ouvrent leur magasin à la ferme le vendredi après-midi et samedi matin, « une occasion de parler avec le grand public, d’expliquer notre métier. » Leurs produits sont également vendus dans des magasins à la ferme, des crémeries, des restaurants… « Notre skyr, adapté selon nos goûts, est même commercialisé par la Maison Bordier. » Si « les gens recherchent d’abord du local, le bio nous amène des débouchés dans le cadre de la loi Égalim. » Pour se lancer dans ce « nouveau métier », les producteurs ont suivi une formation et ont aussi des conseillers tel que le spécialiste fromager d’Innoval (GDS).

Les fromages et yaourts dans des vitrines avec le local de transformation derrière
Le magasin à la ferme et le local de transformation.

Généralement, l’atelier demande 4 à 5 jours de transformation par semaine et 2 jours de livraison. « Pour faire face à la demande, nous allons agrandir le laboratoire », expliquent les éleveurs qui emploient deux salariés sur la ferme : Noa Avril et Elsa Rouillé.

Pas de 2e robot pour le moment

Particularité sur l’élevage, les vaches laitières sont conduites en 2 lots : l’un est trait au robot (environ 55 VL actuellement), l’autre en salle de traite (environ 35 VL). « Une organisation qui existe depuis 10 ans. Mes parents avaient opté pour un robot en 2001. Quand je me suis installé, avec 250 000 L en plus, plutôt que d’investir dans un autre robot, nous avons utilisé une salle de traite à côté. Il y a 6 mois, nous avons remplacé le robot et mis en place une libre circulation et un espace de tri. Le nombre moyen de passages au robot s’est accru, de 2,2 à 2,7 par jour. »

Agnès Cussonneau

Des coûts alimentaires contenus

Sur les terres du Gaec du Chalet, poussent 77 ha de prairies multi-espèces (RGA, fléole, trèfles…), 20 ha de prairies naturelles, 32 ha pour du maïs grain humide, 21 ha de méteil grain et 15 ha de dérobées. « En bio, nous recherchons l’autonomie, nous réalisons 8 coupes par an d’ensilage d’herbe. Nous achetons juste les minéraux. Et un peu de tourteaux de soja pour les taries et le lot en préparation vêlage. La ration hivernale des vaches laitières est basée sur de l’ensilage d’herbe plus du maïs grain humide. Au robot, elles reçoivent du méteil grain ». La moyenne d’étable atteint 8 000 kg avec un TB de 42,6 et un TP de 31,4. La marge sur coût alimentaire (différence entre les revenus du lait et les coûts liés à l’alimentation des vaches traites) est élevée, à 11,30 €/VL/j.


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