L’alimentation et la reproduction fonctionnent de concert

À la SCEA Rissel, à Gaël (35), la production du troupeau a augmenté de 12 litres par vache en six ans, grâce à un suivi rigoureux des rations, de la distribution et de la reproduction.

Lely Vector en train de distribuer la ration - Illustration L’alimentation et la reproduction fonctionnent de concert
Le Vector permet une distribution plus humide et de s'approcher de l'objectif de 40 % MS. | © Paysan Breton

Lors de son installation en 2019, Thibault Rissel avait pour ambition de maximiser la production laitière tout en minimisant le nombre de vaches. À cette époque, le troupeau de 105 Prim’Holstein produisait en moyenne 30 L/VL. Six ans plus tard, la production laitière par animal a augmenté de 12 litres, avec un objectif visé de 45 kg dans les années à venir. « L’accent a été mis sur la mise en place de rations chargées en énergie », annonce Pascal Perrault, technicien nutrition chez Agrial. « Nous avons par exemple travaillé sur les acides aminés tels que la méthionine et la lysine, la matière grasse fractionnée ou encore la diversification des acides gras. »

L’énergie est le facteur limitant en début de lactation

Beaucoup d’énergie

En 2023, le correcteur distribué au robot a été remplacé par une seconde VL 4 L, en complément de la VL 2,5 L utilisée jusqu’alors. « L’énergie est souvent le facteur limitant en début de lactation », précise Pascal Perrault. « Cette VL 4 L à 1,12 UFL permet de contrebalancer ce déficit. » Pour Thibault Rissel, cet aliment n’est composé « que de produits nobles ». Son prix de 498 €/t est équivalent à un correcteur azoté tanné, avec toutefois de meilleures performances. En parallèle, l’installation du robot d’alimentation Vector en juin 2024 a permis de diversifier les rations et d’améliorer la disponibilité de l’aliment dans le bâtiment saturé. « Les primipares sont désormais moins pénalisées car elles ont accès à plus d’aliment frais », constate l’éleveur. « Leur potentiel génétique s’exprime de façon plus nette. »

Des carrières longues

À la SCEA Rissel, l’âge au premier vêlage est à 24 mois. « Les premières échographies sont réalisées dès 12 mois et les IA à 14 mois », explique Matéo Esmoris, vétérinaire chez GVD en charge du suivi de la reproduction sur l’exploitation. « Pour les retardataires, il est souvent plus rentable de les reformer que de s’acharner. » En effet, un mois d’âge au vêlage supplémentaire équivaut à 60 € de charge en plus par génisse et par mois. « Pour optimiser la fertilité, l’énergie est très importante dans la ration », souligne Pascal Perrault. « L’objectif est d’avoir des génisses de 100 kg au sevrage, d’environ 220 kg à 6 mois et de 400 kg à 14 mois. » Malgré un âge au premier vêlage bas, le renouvellement du troupeau est faible, avec des vaches réalisant en moyenne 6 à 7 lactations.

Alexis Jamet

La marge sur coût alimentaire ne cesse de progresser

La marge sur coût alimentaire (MCA) de la SCEA Rissel est actuellement de 13,11 € VL/j. En milieu d’année 2024, elle était de 12,24 €/VL/j. Cette augmentation est en partie liée à l’optimisation de la ration, avec notamment l’apport de matière grasse via la VL. De plus, les éleveurs travaillent à réduire l’IVV et le mois moyen de lactation. « En passant de 6,2 à 5,2 mois de mois moyen, on produit 9 % de lait en plus, soit une augmentation de 0,62 € de MCA », détaille Matéo Esmoris.


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