L’avenir de la filière bovin viande

Peu importe la situation dans laquelle les éleveurs se trouvent, la transmission et l’installation restent un parcours délicat pour lesquels l’anticipation et l’accompagnement sont la clé. Deux éleveurs de vaches allaitantes témoignent de leurs parcours, inquiétudes et motivations.

2 hommes dans une stabulation avec une vache - Illustration L’avenir de la filière bovin viande
Mathieu Le Moual, éleveur installé en bovin viande après un parcours professionnel hors agricole, et Christophe Mabon, technicien Eureden.

Mathieu Le Moual, ingénieur de formation, a toujours eu l’envie de s’installer, un jour, sur les terres familiales. Pour cela, il passe le BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) en 2020 après des années à travailler dans l’industrie. Les différents stages en élevage allaitant, laitier, volaille… ont permis de confirmer son choix vers la production de vaches allaitantes.

Installation

« J’ai besoin d’être indépendant, de travailler en extérieur et je souhaitais être avec des vaches pour l’interaction avec les animaux », raconte-t-il.

En février 2023, il s’installe sur l’exploitation familiale et exploite les 30 ha de cultures. Il a pu être cotisant solidaire pendant un an pour s’installer sans être chef d’exploitation. Après avoir visité plusieurs fermes, c’est en novembre 2023 qu’il a vu l’annonce sur la Safer de l’exploitation de l’EARL de Lileho. C’est alors que les choses se sont concrétisées et l’installation s’est faite en septembre 2024. L’éleveur raconte : « Le parcours d’installation demande beaucoup de temps, il ne faut rien oublier avec les différents interlocuteurs ». Lorsque la coopérative est bien en amont du projet, cela facilite la mise en relation entre les intervenants. Philippe Charlotin a pu réaliser une étude comptable pour appuyer le projet auprès des banques. « C’est important d’avoir un accompagnement pour pouvoir s’appuyer tout en restant maître de ses décisions », précise-t-il.

Lorsqu’il s’est installé, 80 % du cheptel de l’exploitation avait déjà été vendu. Il a fallu faire des achats à l’extérieur, dont des génisses prêtes à vêler, qu’il a pu mettre en pension avant son installation. « Nous avons passé 3 mois ensemble sur l’exploitation avec le cédant, c’était très utile pour apprendre à connaître le fonctionnement des bâtiments, les terres, les animaux… », souligne l’éleveur.

« L’enjeu de cette production est la gestion de la trésorerie, à l’installation car le cycle de production est long. Le prix minimum garanti avec le contrat ETAP femelle est une réelle sécurité. J’ai choisi cette production car j’apprécie vraiment la liberté et de ne pas avoir de contraintes horaires comme la traite. Être éleveur de vaches allaitantes c’est un métier qui évolue tous les jours, c’est passionnant », conclut Mathieu Le Moual.

Transmission

Daniel Le Corre, éleveur depuis plus de 30 ans, commence à réfléchir à la transmission de son exploitation. Il se retrouve dans un processus laborieux sans bien savoir par où commencer. « Il faut se poser des questions, anticiper et être prêt à franchir le pas », commente-t-il. Depuis un an, un salarié est présent sur la ferme, en groupement d’employeur entre 4 éleveurs allaitants, ce qui permet à l’éleveur de se préparer déjà au changement de rythme et à ralentir un peu.

2 hommes devant un cornadis avec des vaches
« Il faut trouver des éleveurs pour s’installer pour conserver la filière », explique Daniel Le Corre à son technicien Eureden, Stéphane Fourchon.

Sa première question est de savoir où trouver les candidats. L’élevage allaitant est par définition la production parfaite en adéquation avec les attentes sociétales (Bien-être animal/bilan carbone/pâturage/bocage). « Il y a de nombreux atouts par rapport à d’autres productions mais je connais les difficultés des financements, sans même parler du foncier », précise-t-il. Le groupement bovin viande Eureden est conscient de cet enjeu pour assurer l’avenir de la filière. C’est pourquoi la coopérative propose différentes solutions pour aider les jeunes dans le montage du dossier, la création de plans de financement et l’appui auprès des partenaires bancaires. L’éleveur précise : « Je souhaite transmettre une exploitation vivante, en vitesse de croisière qui permettra des ventes dès la première année de reprise. L’objectif est de trouver un passionné de vaches allaitantes et ensuite on construira le projet ensemble. On trouvera forcément une solution qui conviendra à tout le monde ».

Marine Rozec / Eureden

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