Mathieu Le Moual, ingénieur de formation, a toujours eu l’envie de s’installer, un jour, sur les terres familiales. Pour cela, il passe le BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) en 2020 après des années à travailler dans l’industrie. Les différents stages en élevage allaitant, laitier, volaille… ont permis de confirmer son choix vers la production de vaches allaitantes.
Installation
« J’ai besoin d’être indépendant, de travailler en extérieur et je souhaitais être avec des vaches pour l’interaction avec les animaux », raconte-t-il.
En février 2023, il s’installe sur l’exploitation familiale et exploite les 30 ha de cultures. Il a pu être cotisant solidaire pendant un an pour s’installer sans être chef d’exploitation. Après avoir visité plusieurs fermes, c’est en novembre 2023 qu’il a vu l’annonce sur la Safer de l’exploitation de l’EARL de Lileho. C’est alors que les choses se sont concrétisées et l’installation s’est faite en septembre 2024. L’éleveur raconte : « Le parcours d’installation demande beaucoup de temps, il ne faut rien oublier avec les différents interlocuteurs ». Lorsque la coopérative est bien en amont du projet, cela facilite la mise en relation entre les intervenants. Philippe Charlotin a pu réaliser une étude comptable pour appuyer le projet auprès des banques. « C’est important d’avoir un accompagnement pour pouvoir s’appuyer tout en restant maître de ses décisions », précise-t-il.
Lorsqu’il s’est installé, 80 % du cheptel de l’exploitation avait déjà été vendu. Il a fallu faire des achats à l’extérieur, dont des génisses prêtes à vêler, qu’il a pu mettre en pension avant son installation. « Nous avons passé 3 mois ensemble sur l’exploitation avec le cédant, c’était très utile pour apprendre à connaître le fonctionnement des bâtiments, les terres, les animaux… », souligne l’éleveur.
« L’enjeu de cette production est la gestion de la trésorerie, à l’installation car le cycle de production est long. Le prix minimum garanti avec le contrat ETAP femelle est une réelle sécurité. J’ai choisi cette production car j’apprécie vraiment la liberté et de ne pas avoir de contraintes horaires comme la traite. Être éleveur de vaches allaitantes c’est un métier qui évolue tous les jours, c’est passionnant », conclut Mathieu Le Moual.
Transmission
Daniel Le Corre, éleveur depuis plus de 30 ans, commence à réfléchir à la transmission de son exploitation. Il se retrouve dans un processus laborieux sans bien savoir par où commencer. « Il faut se poser des questions, anticiper et être prêt à franchir le pas », commente-t-il. Depuis un an, un salarié est présent sur la ferme, en groupement d’employeur entre 4 éleveurs allaitants, ce qui permet à l’éleveur de se préparer déjà au changement de rythme et à ralentir un peu.
![2 hommes devant un cornadis avec des vaches](https://www.paysan-breton.fr/wp-content/uploads/2025/02/23260.HR.jpg)
Sa première question est de savoir où trouver les candidats. L’élevage allaitant est par définition la production parfaite en adéquation avec les attentes sociétales (Bien-être animal/bilan carbone/pâturage/bocage). « Il y a de nombreux atouts par rapport à d’autres productions mais je connais les difficultés des financements, sans même parler du foncier », précise-t-il. Le groupement bovin viande Eureden est conscient de cet enjeu pour assurer l’avenir de la filière. C’est pourquoi la coopérative propose différentes solutions pour aider les jeunes dans le montage du dossier, la création de plans de financement et l’appui auprès des partenaires bancaires. L’éleveur précise : « Je souhaite transmettre une exploitation vivante, en vitesse de croisière qui permettra des ventes dès la première année de reprise. L’objectif est de trouver un passionné de vaches allaitantes et ensuite on construira le projet ensemble. On trouvera forcément une solution qui conviendra à tout le monde ».
Marine Rozec / Eureden
Pôle stratégique des exploitations
Vous avez un projet… installation, transmission, diversification, restructuration en Bretagne ? Des experts par production proposent de réaliser un diagnostic de l’exploitation à céder (forces, faiblesses, estimations des bâtiments et du foncier…), participent à la mise en relation avec des cédants/JA potentiels. Ils sont également présents pour structurer l’avant-projet (transmission/installation), sans oublier l’accompagnement post-installation.Des aides sont également accessibles sous forme de [Passeports JA] articulés en 4 PASS : Finance / Performance / Compétence / Environnement.Des conseils personnalisés adaptés à tous les stades de votre projet d’installation ou de transmission.Pour un accompagnement personnalisé du projet, contactez : Philippe Charlotin, référent production laitière et bovine, 06 60 41 70 41