« Le label Bio Équitable en France protège les paysans »

Grâce à ce label, qui concilie rémunération juste et transition agro-écologique, Thomas Raiffé, éleveur de brebis et de vaches bio à Pleugriffet, a surmonté la crise du bio.

Un homme, son chien et ses moutons dans un champ - Illustration « Le label Bio Équitable en France protège les paysans »
Thomas Raiffé, avec sa chienne de race Mâtin d’Espagne, chargée, comme ses trois compagnons, de veiller sur les troupeaux. Il bénéficie d’aides dans le cadre du plan Loup, même si jusqu’à présent, les pertes subies (agneaux) ont été l’œuvre de chiens errants.

Bio Équitable en France regroupe 5 000 fermes, organisées en 43 groupements solidaires, dont Bio Breizh, Les Greniers bio d’Armorique, Biolait, Biodirect…, des transformateurs et des marques. Au quotidien, le label, porté par des agriculteurs, aide les fermes organisées collectivement à défendre leurs intérêts communs et à bâtir des filières justes et durables. Le groupement Bretagne Viande Bio (BVB), qui compte 500 adhérents, en est également membre. « Avec un cahier des charges qui va plus loin que la certification AB européenne, le label intègre des critères de production stricts sur la taille des fermes, la saisonnalité, la préservation des sols, l’autonomie des fermes ou encore la biodiversité », indique Thomas Raiffé, administrateur à BVB. Le groupement travaille avec le transformateur Monfort Viandes au Faouët ; Biocoop met ensuite les produits en marché.

Nous manquons d’agneaux, de viande bovine

Engagements de 3 ans

« Grâce au label, nous sommes liés par des contrats d’une durée de 3 ans avec les acheteurs et les transformateurs. Les volumes sont déterminés à l’avance avec un prix juste. Cela permet de sécuriser les marchés et de les rendre moins volatils. Cette perspective a aidé de nombreux producteurs de viande à traverser la crise ». Les utilisateurs du label Bio Équitable en France versent 1 % de leur chiffre d’affaires aux groupements de producteurs avec lesquels ils contractualisent. Cette somme permet de renforcer une dynamique collective et/ou d’améliorer les conditions de production. « Grâce à ce fonds, BVB a pu soutenir la filière porcine, qui a été malmenée. Nous avons aussi décidé d’investir dans des moyens structurants pour l’ensemble de nos projets, comme par exemple un logiciel informatique. Ce dernier permet de mieux gérer la production des éleveurs et de renforcer le lien avec les intermédiaires ». Les filières bio ont besoin de soutien ; de nombreuses fermes sont à l’arrêt, sans repreneur. « Cela entraîne une baisse de production ; nous manquons désormais d’agneaux, de viande bovine ». Ces filières dépendent aussi des outils d’abattage et de transformation de proximité, « qui permettent de préserver les circuits courts et l’emploi local non délocalisable, dans les fermes et dans toute la chaîne jusqu’au consommateur ». En Morbihan, la pérennité de l’abattoir de Vannes, vitale pour les circuits courts, n’est pas assurée…

Bernard Laurent


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