Installée depuis quatre ans, Marie-Emmanuelle Courrio cultive et commercialise des plantes aromatiques et médicinales. L’ancienne chargée d’études en conseil environnemental et réglementaire se sentait un peu seule sur sa ferme de Languidic lorsqu’elle a proposé à deux collègues, également productrices de plantes aromatiques, de se réunir au sein d’un groupe d’échanges. « C’est une activité relativement jeune ; il y a peu de références techniques et économiques. Avec l’appui de Rés’agri, nous avons organisé une réunion ouverte à tous les producteurs du secteur. Suite à cette réunion, un groupe de 12 agricultrices s’est formé ». Les hommes n’étaient pas exclus mais « le fait que nous ne soyons que des femmes est finalement positif. Nous sommes peut-être plus à l’aise pour nous exprimer ». Principes actifs Les réunions, « souvent trop courtes », balaient les problématiques de production, de transformation, de vente. La transparence est la règle ; « Nous ne nous sentons pas concurrentes. Au contraire, nous envisageons la possibilité d’organiser un marché en commun. J’ai fait un marché l’an dernier, j’étais la seule productrice. Cette année, nous étions trois, côte à côte. J’ai vendu trois fois plus que l’année précédente. C’était un bon marché pour mes collègues aussi. Peut-être que les clients étaient plus à l’aise (longueur du stand, offre plus importante…) ». En 2024, le groupe a réalisé beaucoup de visites croisées de parcelles. « Nous avons aussi abordé les astuces pour nous protéger des principes actifs que nous manipulons. Nous sommes peu mécanisées, contrairement à des zones de forte production, comme la Drôme ; nous devons donc être vigilantes sur ce point ». Les réunions de 2025 seront essentiellement consacrées aux techniques de vente. Bernard Laurent…
Les productrices de plantes médicinales s’entraident
Peu nombreuses et parfois isolées, les productrices de plantes aromatiques et médicinales se réunissent désormais régulièrement pour échanger. Des projets collectifs émergent.