Peu de travail pour des haies de valeur

Engagé dans le Label Haie pour une gestion durable du bocage sur son exploitation, Florian Gaultier vient de recevoir 2 000 € pour un chantier d’abattage - broyage presque entièrement délégué.

Trois hommes devant un tas de bois déchiqueté.  - Illustration Peu de travail pour  des haies de valeur
L’éleveur Florian Gaultier, son cédant Michel Boissel et Jérémy Dauphin, co-gérant de la Scic ENR. | © Toma Dagorn - Paysan Breton

À Broons, Florian Gaultier s’est associé à sa mère en 2018. En s’installant, il a repris 25 ha (le Gaec compte 93 ha de SAU au total) chez Michel Boissel, un voisin partant à la retraite très sensible au rôle et à la place des arbres dans le paysage agricole. « Sur ce foncier, il y avait déjà du bocage existant », explique le jeune homme. « De mon côté, j’ai replanté 1 000 m de haies brise-vent dans l’objectif de protéger les animaux du vent et de leur proposer de l’ombre en été durant la saison de pâturage. »

Pas fan des corvées de bois

Avec franchise, le Costarmoricain explique que s’il aime voir des arbres sur ses terres, il n’est pas « fan des corvées de bois » l’hiver. « Je n’ai pas le temps pour cela. La question de la main-d’œuvre disponible est délicate en production laitière et je préfère consacrer mon énergie au suivi du troupeau. » Pour s’affranchir de cette charge, il s’est engagé dans le dispositif Label Haie (voir encadré). « Cela me permet de déléguer totalement l’entretien des linéaires et la recherche de débouchés. La valorisation vient ainsi compenser les coûts de mécanisation. Cette année, pour un chantier de 315 m de haies arrivées à maturité, je n’ai consacré que 10 heures de travail : 6 heures de transport de copeaux auxquelles s’ajoutent quelques reprises de coupe à la tronçonneuse. »

Savoir laisser la haie s’exprimer

Pour le reste la Scic ENR s’est occupée de tout, apprécie l’éleveur : prise de rendez-vous avec l’entrepreneur disposant d’une pelle-sécateur, broyage, commercialisation des produits… Le chantier concernait une haie plantée en 2000 constituée de noisetiers, de fusains, de pruneliers et de quelques arbres de haut jet comme des chênes, des merisiers ou des érables (« Les arbres d’avenir ont été conservés », note Camille Guérin, de la Scic) ainsi qu’une rangée de saules ailleurs sur l’exploitation. Pour l’entrepreneur, il a duré 25 heures environ : 10 heures de pince-sécateur, 6 heures de nacelle et treuil et 6 heures de broyage. L’intervention a coûté à 3 500 €. 140 m3 de copeaux ont été obtenus (225 m3 de bois déchiquetés en ajoutant des arbres morts valorisés). À l’arrivée, l’agriculteur a touché un chèque de 2 000 € de la part de la Scic.

Des chantiers avec du rendement

Pour terminer, Florian Gaultier rappelle : « Quand on plante, il faut savoir laisser de la place à la haie pour s’exprimer. Ensuite, en sachant attendre au moins 10 ans, voire 15 ans, qu’elle soit bien développée pour intervenir, on assure des débits de chantier efficaces d’abattage et de broyage et on obtient du rendement et de la rentabilité. »

Toma Dagorn

Valoriser durablement ses boisements

La Scic ENR accompagne à la replantation, à l’entretien (abattage et élagage délicat), à la gestion du bocage et à la commercialisation du bois (bûche, déchiqueté, paillage…). Jérémy Dauphin, co-gérant, explique que les agriculteurs disposent de différents outils pour valoriser durablement leurs boisements. Par exemple, déjà 33 agriculteurs de Dinan Agglomération, dont Florian Gaultier, sont engagés dans le Label Haie. « Ce dispositif nous permet d’obtenir du bois et des copeaux labélisés issus d’une gestion durable du bocage et de rémunérer l’entreprise qui réalise les travaux et l’agriculteur propriétaire. »


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