Photovoltaïque : une étude complète pour faire le bon choix

Avant d’investir dans le photovoltaïque, mieux vaut d’abord réaliser une étude complète de sa consommation électrique, de son potentiel de production et des contraintes spécifiques s’imposant à la future installation. À ce titre, l’accompagnement d’un conseiller énergie de la Chambre régionale d’agriculture est recommandé.

2 hommes devant un onduleur - Illustration Photovoltaïque : une étude complète pour faire le bon choix
Conseiller énergie pour la Chambre régionale d’agriculture, Pierre Fily (au premier plan) rend visite à Benoît Pohrel, à Plouider. Petite halte près des onduleurs qui transforment le courant. Ils doivent être impérativement installés dans un lieu ventilé, à l’abri et fixés sur un support vertical et ininflammable.

« Avec mes chambres froides, je suis un gros consommateur d’électricité, souligne Benoît Pohrel, producteur de plants de pommes de terre à Plouider. Quand il a fallu agrandir un de mes bâtiments, j’ai pensé qu’une installation photovoltaïque en autoconsommation serait intéressante, même si la période où je consomme le plus (en hiver) est celle où les panneaux produisent le moins… ».

Sur le papier, les choses paraissent simples : que l’on revende son électricité sur le réseau ou qu’on la consomme sur l’exploitation, on finira bien par amortir ses panneaux solaires, faire des économies et générer des revenus supplémentaires… Pourtant, chaque cas étant différent, sans une approche globale et neutre prenant en compte l’ensemble des paramètres, on peut passer à côté de vraies opportunités.

Faire ressortir la solution qui semble la plus rentable

« Parfois les installateurs n’ont ni l’intérêt, ni le temps de vous faire une étude qui prenne en compte toutes les options possibles, souligne Pierre Fily, conseiller énergie dans le Finistère. Voilà pourquoi nos calculs s’attachent à proposer un ensemble de solutions pour faire ressortir celle qui semble la plus rentable ».

État des lieux

Au final, Benoît Porhel a opté pour un contrat l’autorisant à revendre son surplus. Ce qui ne l’empêche pas d’optimiser son autoconsommation en faisant fonctionner le plus possible ses frigos en journée, quand les panneaux produisent… « Sur les sept premiers mois d’exploitation (avril à octobre 2024), j’ai autoconsommé et vendu pour une valeur de 15 000 € avec une annuité de remboursement inférieure à 10 000 €… ».

Le premier contact avec un conseiller énergie se fait généralement au téléphone : « On évalue si le profil de l’exploitation est adapté, indique Pierre Fily, puis on se déplace pour faire l’état des lieux et le tour des bâtiments qui peuvent recevoir des panneaux. On propose également une liste de fournisseurs qui respectent la charte qualité et travaillent en secteur agricole. Enfin, chaque exploitant peut s’inscrire à des journées de formation pour mieux anticiper et préparer son projet ».

Une main qui montre un graphique sur un écran d'ordinateur
L’autoconsommation vise à mieux maîtriser les dépenses d’électricité comme le montre cette baisse nette de la consommation facturée chez Gildas Gildas Bégoc après le 10 juin 2024, date de mise en service de sa seconde centrale photovoltaïque.

Attention aux contraintes

« Si l’agriculteur construit un bâtiment neuf, c’est une réelle opportunité puisque la production électrique va pouvoir participer à son amortissement. Autre avantage et non des moindres : le toit peut directement être adapté à la pose de panneaux. Sur de l’existant, en fibro par exemple, il faut prendre en compte le désamiantage (si nécessaire) et le renforcement éventuel de la charpente. Autant de coûts qui viennent s’ajouter au montant global de l’investissement, sans oublier le raccordement au transformateur si l’on veut revendre tout ou partie de sa production (en espérant qu’il ne soit pas trop éloigné du site).

Le contrat permettant d’autoconsommer et de revendre ses surplus apparaît désormais comme la formule la plus souple pour s’adapter à la spécificité de son système d’exploitation. Alors qu’en autoconsommation exclusive, on ne peut espérer couvrir plus de 25 % de ses besoins (moyenne sur l’année), la possibilité d’injecter sa surproduction sur le réseau permet de les satisfaire jusqu’à 50 % ».

Pierre-Yves Jouyaux

Une approche évolutive

Gildas Bégoc, éleveur porcin à Saint-Pabu, a su développer une production photovoltaïque adaptée à l’évolution de sa consommation électrique comme à celle des contrats autorisés… « En 2016, j’ai investi dans une FAF et me suis dit : quitte à monter un bâtiment neuf, je vais y faire du solaire. J’ai donc installé une première centrale de 99 kWc, en revente totale. Puis, en 2018, j’ai suivi deux journées de formation sur l’autoconsommation. Un conseiller énergie de la Chambre est venu réaliser une étude attestant que je pouvais couvrir 25 % de mes besoins.J’ai fait une demande de subvention à la Région, puis réflexion faite, y ai renoncé parce que les calculs montraient qu’il était plus rentable d’opter pour un contrat autorisant la revente de mes surplus (non subventionné). Après avoir fait renforcer les charpentes, je viens de mettre en service une nouvelle centrale de 220 kWc installée sur deux bâtiments, l’un orienté sud et l’autre est-ouest, pour pouvoir maximiser la durée de production sur la journée.Maintenant, je fais tourner ma FAF uniquement le jour et compte bien dépasser les 35 % d’autoconsommation ».


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