La synthèse du réseau RSH en Bretagne est à utiliser en l’absence d’une analyse individuelle, dans le calcul de la dose d’azote à apporter aux céréales d’hiver. Cette synthèse comprend un zonage par commune ainsi qu’un tableau de valeurs de RSH par situation culturale et profondeur de sol.

La répartition des pluies sur la région était moins marquée cette année avec des précipitations plus élevées qu’habituellement à l’est et proches des normales à l’ouest. La distribution des pluies au cours de l’hiver a été très hétérogène, avec plus de 40 % des pluies sur le mois de janvier. Ces pluies de fin d’hiver ont lixivié une partie de l’azote présent dans le sol.

Privilégiez la portance des sols

Cet azote lixivié provient de l’azote présent dans le sol à l’automne et de la minéralisation hivernale. Les lames drainantes vont de 200 mm (Nord 22) à plus de 500 mm (Centre 29). Cette variabilité des conditions météo hivernales conduit à proposer 2 zones pour les RSH céréales d’hiver 2025 différenciées par un seuil de pluie de 450 mm. Le drainage important et donc la lixiviation sur le mois de janvier a induit de plus faibles différences de Reliquat sortie hiver (RSH) entre les zones A et B (voir carte).

Données issues de Météo France https://meteo.data.gouv.fr/

Fractionner la fertilisation N

Les sols sont souvent encore très humides en cette sortie d’hiver. Il faut s’assurer qu’ils soient bien ressuyés avant d’entrer dans la parcelle pour éviter les tassements profonds. La valorisation d’azote par les céréales dépend de leur développement. Il est donc important de fractionner les apports pour accompagner leurs besoins.

• Au tallage, les besoins en azote des céréales sont faibles. La date du 1^er apport peut être pilotée par l’observation d’une décoloration sur des bandes semées en double densité ou sur des zones de croisement de semis, où la consommation d’azote est plus précoce. Attention, un jaunissement peut aussi être lié à un excès d’eau et une asphyxie des racines.

• Dès le stade épi 1 cm, les besoins de la culture sont plus importants, c’est pour cela que l’apport principal d’azote est généralement réalisé à ce stade. Selon les modèles d’Arvalis, le stade épi 1 cm débuterait autour de la mi-mars (semis du 25/10) à fin mars (semis 25/11) en limon pour une variété assez tardive à montaison comme Chevignon.

• L’apport réalisé en fin de montaison, autour de 40 kg N/ha, peut-être revu à la hausse ou à la baisse grâce à un outil de pilotage de la fertilisation, tel que Mes SatImages. L’image satellite permet d’estimer la biomasse et le statut azoté des blés et de calculer ainsi la dose d’engrais nécessaire à l’atteinte du rendement optimal et d’un taux de protéines satisfaisant à la parcelle ou dans les différentes zones des parcelles. Cela permettra d’éviter les gaspillages qui peuvent être économiquement pénalisants et de valoriser les zones à haut potentiel.

Pour définir les quantités d’azote apportées à chaque fractionnement, il faut estimer au mieux la dose prévisionnelle en intégrant le RSH correspondant à sa situation.

Laure Beff / Chambre d’agriculture Bretagne

La calculette RSH : Pour retrouver son RSH plus facilement, une calculette est disponible : http://calcul-rsh-bretagne.com/

Quelques repères :

• Apports organiques faibles : Ceci correspond à des arrière-effets organiques inférieurs ou égaux à 15 uN sous céréales (poste 5 de la grille de calcul de dose). Par exemple : 30 t de fumier de bovins ou de fumier de porcs tous les 3 ans / 30 m³ de lisier de bovins ou de lisier de porcs 2 ans sur 3 / 10 t de fumier de volailles ou fientes tous les 3 ans.

• Apports organiques modérés : Ceci correspond à des arrière-effets organiques d’environ 25 uN sous céréales (poste 5 de la grille de calcul de dose). Par exemple : 30 t de fumier de bovins ou de fumier de porcs tous les 2 ans / 30 m³ de lisier de bovins concentré ou de lisier de porcs tous les ans /10 t de fumier de volailles ou de fientes tous les 2 ans / 20 t de fumier de bovins ou de fumier de porcs et 30 m³ de lisier de bovins concentrés ou de lisier de porcs tous les 2 ans.

• Apports organiques forts : Ceci correspond à des arrière-effets organiques supérieurs ou égaux à 35 uN sous céréales (poste 5 de la grille de calcul de dose). Par exemple : 30 t de fumier de bovins 2 années sur 3 /40 t de fumier de porcs tous les ans / 30 t de fumier de bovins et 40 m³ de lisier de bovins concentré ou de lisier de porcs tous les 2 ans / 30 m³ de lisier de bovins ou de lisier de porcs tous les ans et 30 t de fumier de bovin tous les 3 ans / 30 t de compost de déchets verts tous les 3 ans.

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