Renversement de tracteur : comment l’éviter ?

En août 2024, en Ille-et-Vilaine, un agriculteur de 62 ans a été grièvement blessé après le renversement de son tracteur lors de travaux sur un champ en pente. Coincé sous son engin, il a été secouru par un voisin alerté par le bruit du moteur. Les pompiers ont dû utiliser un engin de levage pour extraire la victime, qui souffrait de multiples fractures. Ce témoignage illustre l'importance de bien évaluer les conditions du terrain et d'adopter les équipements de sécurité adéquats.

Un tracteur retourné dans une prairie - Illustration Renversement de tracteur : comment l’éviter ?
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Le renversement de tracteur demeure l’une des principales causes d’accidents mortels dans le secteur agricole. Pourtant, des mesures préventives existent pour réduire significativement ce risque. En 2023, 249 accidents impliquant des tracteurs agricoles ont été recensés, soit une augmentation de près de 7 % par rapport à 2022. Ces incidents ont entraîné 55 décès, contre 40 l’année précédente, illustrant la gravité persistante de ce problème. Le renversement est particulièrement redouté en raison des conséquences souvent fatales pour les conducteurs. Malgré les avancées technologiques et réglementaires, ce type d’accident reste fréquent.

Des équipements de sécurité obligatoires

Depuis le 1er janvier 2010, tous les tracteurs en service doivent être équipés d’une structure de protection contre le renversement (ROPS), constituée soit par un arceau, soit par l’armature de la cabine. Cette obligation s’applique indépendamment de l’ancienneté du tracteur, conformément à l’article L752-29-1 du Code rural. Cependant, la simple présence de ces structures ne suffit pas. Le port de la ceinture de sécurité est essentiel pour garantir leur efficacité. Or, seuls 6 % des agriculteurs attachent systématiquement leur ceinture, une statistique alarmante. Un choc frontal à partir de 30 km/h peut être fatal pour un conducteur non attaché.

Seuls 6 % des agriculteurs attachent leur ceinture

Les causes du renversement

Plusieurs facteurs peuvent conduire au renversement d’un tracteur :

• Terrain accidenté : travailler sur des pentes abruptes ou des sols instables augmente le risque ;

• Vitesse excessive : rouler trop vite, surtout avec des charges lourdes, peut déstabiliser le véhicule ;

• Manœuvres brusques : des virages serrés ou des changements de direction soudains peuvent provoquer un basculement ;

• Charge mal répartie : une mauvaise répartition du poids, notamment lors du transport de charges, affecte la stabilité.

Pour prévenir ces accidents, plusieurs actions peuvent être mises en place :

• La formation et la sensibilisation : il est crucial de former les conducteurs aux risques associés à la conduite de tracteurs et aux bonnes pratiques à adopter. Une étude a révélé que 43 % des agriculteurs estiment que l’information et la prévention en matière de risques routiers liés aux véhicules agricoles sont insuffisantes ;

• Un entretien régulier : un tracteur bien entretenu est moins susceptible de présenter des défaillances mécaniques pouvant entraîner un renversement ;

• L’évaluation du terrain : avant d’entreprendre des travaux, il est important d’évaluer les conditions du terrain et d’adapter les opérations en conséquence ;

• Le respect des charges : ne pas dépasser la capacité de charge du tracteur et s’assurer d’une répartition équilibrée du poids ;

• Enfin, l’utilisation des équipements de sécurité : s’assurer que le tracteur est équipé d’une structure ROPS et porter systématiquement la ceinture de sécurité.

La réglementation en vigueur

Pour circuler sur les voies publiques, la majorité des matériels agricoles doivent faire l’objet d’une homologation routière. Les outils portés et certains matériels remorqués de moins de 1,5 tonne sont dispensés de cette obligation. Toute modification non autorisée de ces équipements peut entraîner une perte d’homologation, une amende de 135 € et une non-prise en charge des dommages en cas de sinistre. Concernant les permis de conduire, les véhicules agricoles dont la vitesse n’excède pas 40 km/h peuvent être conduits sans permis spécifique par des actifs agricoles, sous certaines conditions. Pour les tracteurs dépassant cette vitesse, un permis de la catégorie C est requis.

Rappel sur la règlementation sur le téléphone au volant et le port de la ceinture de sécurité

Depuis le 1er juillet 2015, comme dans une voiture, le conducteur d’un véhicule agricole ne doit pas téléphoner avec le téléphone à la main ni avec une oreillette, ni porter de casque afin d’écouter de la musique. Seul le téléphone par système bluetooth intégré au véhicule est toléré.Bouclez systématique la ceinture de sécurité sur la route, si votre véhicule en est doté. La ceinture protège le conducteur contre les chocs corporels et les éjections.Les jeunes travailleurs de moins de 18 ans ne peuvent conduire que des tracteurs équipés de ceintures. Dans ces deux cas : risque d’amende forfaitaire de 135 €, retrait de 3 points du permis de conduire (article R.412-6-1 du Code de la route).

Groupama vous accompagne

Groupama accompagne les agriculteurs à travers diverses initiatives de prévention, comme le programme «10 de conduite rurale», qui sensibilise les jeunes aux dangers liés à la conduite de tracteurs et d’engins agricoles. En s’engageant aux côtés des exploitants, l’assureur contribue activement à réduire les risques et à sécuriser les pratiques agricoles.


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